On aura beau enrober ça comme on veut, le Canadien a offert un effort médiocre hier soir à Montréal.
Deuxième match en 48 heures, jambes lourdes, concentration intermittente, énergie d’un dimanche matin… bref, tout pour donner de l’air à une équipe des Blues qui n’attendait que ça pour sortir de sa torpeur.
St.Louis a profité d’un avantage numérique tôt dans le match pour ouvrir la marque et imposer son tempo de vieux routiers encore convaincus qu’ils peuvent dicter quelque chose dans cette ligue.
Au final, un 4-3 qui laisse un goût amer, non pas parce que le CH a perdu, mais parce que l’effort n’y était simplement pas.
Mais la vraie histoire de la soirée, celle qui a fait parler plus que la contre-performance du Canadien, n’est pas venue de la patinoire.
Elle est venue du compte X des Blues de Saint-Louis, une équipe installée solidement au 28e rang de la Ligue nationale, qui a visiblement décidé que la meilleure façon d’exister cette saison… c’était de troller Ivan Demidov.
Leur brillant moment d’humour : publier la séquence où Jordan Binnington vole Demidov avec un jeu de mots qui ferait rougir un animateur de radio communautaire un lundi glaciale.
DEMIDOV, DENIEDOV. Voilà. Le chef-d’œuvre. L’étincelle créative de toute une organisation.
Dans un monde idéal, une équipe de fond de classement se garde une petite gêne avant de commencer à narguer un des jeunes joueurs les plus talentueux de la ligue.
Mais non. Les Blues ont vu une occasion de rire, et comme à peu près tout dans leur saison, ils l’ont prise sans réfléchir.
Et c’est justement là que ça devient intéressant : si une équipe médiocre se donne la peine de troller un joueur, c’est parce que ce joueur-là dérange.
Parce que Demidov n’est pas un nobody. Parce qu’un gamin de 19 ans qui force un gardien comme Binnington à se surpasser… ça commence à jaser partout.
On ne troll pas des joueurs qui ne font rien. On troll ceux qui font peur.
Demidov est devenu ce genre de joueur-là : celui qu’on veut humilier pour quelques likes parce qu’on sait très bien qu’on ne pourra pas le contenir longtemps.
Le troll des Blues, c’est un compliment déguisé. Un compliment donné par une équipe qui n’a absolument rien d’autre à offrir cette saison.
Et entre nous, si c’était l’Avalanche du Colorado, si c’était Vegas, si c’était les Stars, on aurait compris.
Quand t’as une organisation de premier plan, un roster qui écrase tout ce qui bouge, un système solide et des résultats pour appuyer ton arrogance, tu peux te permettre un petit jab sur les réseaux sociaux.
Ça vient avec le territoire.
Mais quand tu t’appelles les Blues de St.Louis, que tu survis dans les bas-fonds avec l’énergie d’un poisson rouge en fin de vie, t’es mieux de fermer ta gueule, gagner des matchs, et laisser les blagues aux équipes qui n’ont pas de sueur froide quand elles regardent leur colonne de victoires.
La vérité, c’est que la Ligue nationale voit Demidov. Les vétérans le voient. Les adversaires le voient. Les gardiens le voient.
Et maintenant, les responsables médias des équipes de bas étage le voient aussi.
Chaque but, chaque feinte, chaque tir du poignet qui traverse trois joueurs avant d’atteindre la lucarne devient une petite panique organisationnelle chez ceux qui savent qu’ils devront vivre avec lui pendant quinze ans.
Le troll des Blues n’est pas une moquerie. C’est un aveu.
Un aveu que le gamin russe commence à faire assez peur pour qu’une équipe désespérée trouve son seul moment de joie en écrivant DENIEDOV sur X.
Et pendant que les Blues célèbrent un jeu de mots douteux, le Canadien, lui, repart avec une défaite qui pique, une performance insuffisante, mais un diamant brut qui fait déjà tourner tellement de têtes que même une franchise moribonde se sent obligée de le provoquer.
Dans une ligue où seuls les joueurs importants attirent les projecteurs ... bons ou mauvais ... c’est clair : Ivan Demidov est officiellement entré dans la conversation.
Et peu importe ce que les Blues essaient de faire croire, ce n’est certainement pas un meme publié un soir de misère qui va ralentir la montée d’un talent que même leurs propres joueurs n’ont pas réussi à arrêter.
Tu veux une preuve qu’il est spécial?
Même ses échecs deviennent du contenu viral.
Même ses arrêts contre lui deviennent des trophées pour équipes en détresse.
Même ses défaites forcent les autres à sortir leurs plus mauvais jeux de mots.
Demidov dérange. Demidov inquiète. Demidov provoque.
Et quand une équipe de 28e place perd son temps à le narguer, c’est la preuve ultime qu’elle sait très bien qu’un jour, très bientôt, ce sera lui qui la fera payer.
AMEN
