Depuis plusieurs semaines, Lane Hutson vit un été cauchemardesque.
Déjà humilié par son exclusion incompréhensible du camp d’orientation de Team USA, voilà que la tempête prend une tournure encore plus cruelle à Montréal.
Car cette fois, ce n’est pas un journaliste obscur, ni un dirigeant américain qui s’attaque à lui. C’est Renaud Lavoie, une voix influente du paysage sportif québécois, qui a littéralement fait le procès du jeune défenseur et, pire encore, de son père, Rob Hutson.
Tout est parti d’une sortie médiatique de Rob Hutson. Invité au balado Recrutes HabsCast animé par Grant McCagg, le père du prodige a ouvertement critiqué la décision de Bill Guerin et de USA Hockey de ne pas inviter son fils au camp d’orientation olympique.
Dans la foulée, il a même rappelé que Lane possédait la citoyenneté canadienne et qu’il pourrait, un jour, représenter l’unifolié.
Une déclaration lourde de conséquences. Car depuis, le dossier contractuel de Lane Hutson avec le Canadien s’est retrouvé mêlé à cette saga familiale.
Plusieurs se demandent si l’influence du père ne complique pas les négociations avec Sean Coffey, l’agent du joueur, déjà réputé intransigeant.
Renaud Lavoie sort l’artillerie lourde.
Ce matin, sur les ondes de BPM Sports, Renaud Lavoie a été cinglant Pour lui, les propos de Rob Hutson sont non seulement maladroits, mais dangereux.
Il a comparé la situation au cas tristement célèbre du père d’Alex Galchenyuk, qui avait fini par nuire à la carrière de son fils par son omniprésence médiatique.
« On est loin du père de Galchenyuk? Vraiment? T’es sûr de ça? », a lancé Lavoie en direct, mettant en doute l’idée que Rob Hutson soit inoffensif dans ce dossier.
En une phrase, il a semé le doute : et si le père de Lane était en train de devenir un problème public pour son fils?
Comme si ce n’était pas assez, Renaud Lavoie s’est attaqué au nerf de la guerre : le contrat de Lane Hutson. Alors que l’agent Sean Coffey réclame ouvertement 10 M$ par saison, le journaliste a détruit cette prétention.
Selon lui, jamais le Canadien ne donnera 80 M$ (8 ans à 10 M$) à un joueur qui n’a qu’une seule saison dans la LNH derrière lui. La prédiction de Lavoie? Si une entente devait se signer sous peu, elle se chiffrerait à 8,5 M$ par saison.
Pas 10 M$. Pas 9,5 M$. Même pas 9 M$. Non : 8,5 M$, point final.
Et ce détail est capital : à ce montant, Hutson dépasserait Nick Suzuki (7,875 M$), mais il resterait loin derrière Noah Dobson (9,5 M$), ce qui placerait immédiatement le jeune prodige dans une hiérarchie salariale étouffante.
Car tout tourne autour de Noah Dobson. Renaud Lavoie a été clair : Dobson est le défenseur numéro un du Canadien. Il a insisté sur le fait qu’il allait obtenir le rôle principal à la ligne bleue, notamment sur l’avantage numérique.
Conséquence directe : Hutson devrait être relégué à la deuxième vague du powerplay.
Un coup de massue. Car si Hutson est déplacé sur la deuxième unité, ses statistiques offensives vont forcément diminuer. Et moins de points, c’est moins de pouvoir de négociation.
Pour plusieurs observateurs, cela ressemble à une stratégie délibérée : réduire l’impact statistique du joueur afin de justifier un contrat à rabais.
Lavoie a enfoncé le clou en ramenant la comparaison avec Alex Galchenyuk. Tout le monde se souvient à quel point son père, trop impliqué, avait contribué à ternir sa carrière.
Sous-entendu : Rob Hutson doit se taire, sinon il risque de provoquer la même catastrophe pour son fils.
Un message brutal, mais qui a eu l’effet d’une bombe. Car en une seule chronique, Lavoie a transformé une affaire de négociations contractuelles en un procès familial. Lane Hutson, jusque-là perçu comme un jeune talent insouciant, se retrouve coincé dans une guerre d’images dont il ne voulait pas.
Le jeune est pris au piège.
Lane Hutson, lui, n’a rien demandé. À chaque sortie publique, il se montre humble, souriant, concentré sur son jeu. Mais désormais, chaque mot de son père est disséqué. Chaque prédiction salariale de Coffey est montée en épingle. Et chaque analyse médiatique devient une arme contre lui.
Pour le Canadien, c’est une aubaine : plus on pointe les défauts de Hutson, plus on peut prétendre qu’il n’a pas encore prouvé sa valeur. Mais pour le joueur, c’est un cauchemar. Il doit composer avec la pression de son agent, les sorties intempestives de son père, et maintenant, les jugements sévères de journalistes influents.
Une tempête parfaite.
Jamais le dossier Hutson n’a semblé aussi explosif.
Un père bavard qui ouvre la porte au Canada et critique USA Hockey.
Un agent coriace qui réclame 10 M$ minimum.
Un DG intransigeant qui refuse de dépasser Noah Dobson.
Un journaliste vedette qui prédit un salaire bien en deçà des attentes et qui détruit publiquement l’image familiale.
C’est la recette d’un cauchemar public.
Renaud Lavoie a frappé un grand coup. En quelques minutes d’antenne, il a brisé l’illusion d’un Lane Hutson intouchable.
Désormais, on parle moins du prodige et plus de son entourage. On ne se demande plus seulement combien il va toucher, mais si son père ne deviendra pas un fardeau, si ses points sur l’avantage numérique ne seront pas volontairement limités, et si ses 10 M$ par saison ne sont pas déjà hors de portée.
Lane Hutson est pris dans une tempête qu’il n’a pas déclenchée, mais qui menace de redéfinir son avenir à Montréal.
Et pour la première fois, le mot « cauchemar » n’est pas exagéré : entre son père, son agent et ses critiques, le jeune défenseur est en train de vivre son premier vrai procès public.
La sortie de Renaud Lavoie, c’est bien plus qu’une opinion lancée à la radio. C’est un coup de théâtre qui peut redéfinir la trajectoire entière de Lane Hutson à Montréal.
Car si le joyau du Canadien est réellement relégué à la deuxième unité d’avantage numérique, tout bascule :
Juste le risque de cette menace avant le camp d'entraînement réduit son pouvoir de négociation.
Les pools de hockey, où Hutson était vu comme un choix incontournable après sa saison recrue explosive, devront être recalibrés. Un défenseur sur la deuxième vague n’a tout simplement pas le même "poids fantasy".
Et surtout, l’image de numéro un incontesté qui l’accompagnait depuis son trophée Calder se briserait brutalement, au profit de Noah Dobson.
C’est là que réside la brutalité du message : le destin financier, médiatique et sportif de Lane Hutson pourrait se jouer non pas dans un bureau de négociations, mais sur une décision de banc.
Dans une ligue où tout se mesure en chiffres (points, dollars, pourcentages), le fait de perdre sa place sur la première unité de "power play" peut représenter une perte de dizaines de millions sur un contrat.
Voilà pourquoi cette affaire dépasse le simple commentaire d’un journaliste. Elle devient un signal d’alarme : si le Canadien choisit Dobson devant Hutson, le prodige américain pourrait voir son statut, ses revenus et même sa relation avec l’organisation bouleversés.
Pour l’instant, rien n’est officiel. Mais une chose est claire comme de l'eau de roche : Lane Hutson vient de vivre le pire été de sa jeune carrière.
Et cette fois, ce ne sont pas les Américains de Bill Guerin qui lui ont infligé l’humiliation.
Ce sont ses propres alliés, dans sa propre ville, qui viennent de placer son avenir dans la tempête.