Cole Caufield crée la commotion à Joliette: Montréal ne pardonnera jamais

Cole Caufield crée la commotion à Joliette: Montréal ne pardonnera jamais

Par David Garel le 2025-07-17

Il pensait s’en être sorti. Il pensait qu’en se réfugiant sous le soleil de Vegas, il pourrait enfin respirer, faire oublier les erreurs du passé, et s’offrir un nouveau départ.

Mais Dominique Ducharme se trompe. Aujourd'hui, à l’Omnium de golf de Joliette, il a refait surface, sourire en coin, propos bien huilés, langage préparé pour les caméras… mais les fantômes de Montréal étaient derrière chaque mot.

Parce qu’il ne suffit pas de tourner la page. Encore faut-il la lire au complet. Et celle de Ducharme, c’est une suite d’échecs, de trahisons, et de déni.

Et tout commence par Cole Caufield.

Il était la coqueluche de Montréal. Le joyau offensif du Tricolore. Mais sous Ducharme, Cole Caufield a failli se faire écraser par un système rigide, inefficace et incohérent. Un seul but en 30 matchs. Une confiance à zéro. Et un entraîneur incapable de comprendre le langage des artistes.

Et  Ducharme a osé redire, à voix haute :

« Je ne l’ai pas ralenti. C’est une coïncidence. »

Une coïncidence. Voilà comment il appelle son propre échec. Et pour détourner l’attention, il déroule une histoire de blessure à l’épaule, d’échauffement manqué, d’été trop court…

Mais le public n’est pas naïf. Sous Martin St-Louis, en quelques matchs, Caufield est redevenu ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être : un marqueur élite.

Ducharme a failli gâcher sa carrière. Et pour ça, Montréal ne lui pardonnera jamais. 

Ce n’est pas un hasard. C’est une libération.

Il a beau dire qu’il ne l’a « pas ralenti » (« I was not holding him back »), les chiffres parlent d’eux-mêmes. Sous Ducharme : 1 but en 30 matchs. Sous St-Louis : 22 buts en 37 rencontres. L’écart est énorme. Et pourtant, même encore aujourd’hui, Ducharme continue de justifier l’injustifiable. Il blâme la blessure à l’épaule, le court été après la finale de la Coupe Stanley, la confiance… tout sauf son propre système.

Il raconte qu’il « s’assoyait avec lui » pour parler de Jack Hughes, qu’il l’encourageait, qu’il tentait de positiver. Mais ce ne sont que des mots. Des mots qui n’ont produit aucun résultat.

Parce que la vérité, c’est que Ducharme étouffe les talents. Il l’a fait avec Caufield. Il a tenté de le faire avec Jonathan Marchessault avant de lui montrer la porte de sortie. Et s’il n’est pas freiné à Vegas, il risque de faire la même chose avec Mitch Marner.

Si l’histoire nous a appris une chose, c’est que quand Ducharme décide de détruire un joueur, ce joueur finit par s’enliser dans un système rigide, opaque, prévisible. Et ensuite, Ducharme accuse la météo, les tests COVID, ou l’alignement des planètes.

L’histoire ne pardonne pas. Le passage de Dominique Ducharme à Montréal a été entaché par une série de conflits, d’incompréhensions et de trahisons.

Le livre de Pierre Gervais a ouvert la boîte de Pandore : entraînements annulés puis réimposés, désorganisation chronique, alignements communiqués à la dernière minute, incompréhension totale dans le vestiaire.

Gervais, pourtant loyal pendant 35 ans, a vidé son sac. 

Ducharme, lui, s’en sert pour se réhabiliter. Il évite le chaos de Montréal. Il évite les micros qui lui rappellent ses échecs. Il évite les journalistes qui comptabilisent les points de Caufield chaque semaine.

Et ce n’est pas seulement chez les jeunes que Ducharme s’est planté. Même les vétérans ne le respectaient pas. Shea Weber, capitaine en titre, n’en faisait qu’à sa tête. Il organisait des entraînements lui-même. Changeait les plans. Ajustait les horaires sans passer par le coach.

Un capitaine qui contourne l’autorité de son entraîneur… c’est une sentence.

Et Ducharme ? Au lieu de mettre son pied à terre, il s’est effacé. Il a laissé faire. Et quand tout s'est effondré, il a dit que tout s’était fait « en collaboration ».

Mais à huis clos, le vestiaire était en roue libre. Et Dominique Ducharme, au lieu de contrôler l’équipe, n’était qu’un figurant dans sa propre structure.

Puis, le couperet est tombé. Pierre Gervais, l’homme qui a vu défiler des générations d’entraîneurs, a dit tout haut ce que les autres murmuraient. 

Dans son livre explosif, il a raconté l’envers du décor : Ducharme qui annulait les congés, qui improvisait les alignements à la dernière minute, qui créait de la confusion plutôt que de l’ordre.

Gervais a été cinglant. Et pour une légende du vestiaire comme lui, c’était un signal clair : Ducharme n’avait pas l’étoffe.

Et comment a réagi Ducharme ? Comme toujours : il a sorti une anecdote. Il a raconté que Gervais lui avait offert un chandail autographié de Price. Qu’il lui avait dit : « T’as fait un sacré bon boulot. »

Mais c’est justement ça, le drame. Que même dans les gestes les plus simples, il ne comprend pas que tout était façade. Gervais voulait préserver la paix. Mais une fois libéré du vestiaire, il a livré sa vérité. Et elle fait mal.

Et alors qu’il aurait pu faire profil bas, Ducharme a recommencé. À l’Omnium de golf de Joliette, il a souri aux caméras, parlé de Mitch Marner, d’environnement positif à Vegas, de Jack Eichel, de taxes… tout sauf de ce qu’il fallait.

Pas un mot sur Gervais. Pas un mot sur Weber. Pas un mot sur Caulfield.

C’est une stratégie. Il veut que l’on oublie. Il veut qu’on regarde ailleurs. Il veut qu’on pense que tout est derrière lui. Mais les faits sont têtus : le Dominique Ducharme de Vegas est le même que celui de Montréal.

Et la seule chose qui a changé, c’est le soleil du désert.

Il fallait aussi l’entendre parler de son nouvel ami Mitch Marner pour distraire l’attention. Une manœuvre typique : parler de tout, sauf de lui-même.

C’est devenu son nouveau jouet. Son nouveau bouclier. Son nouvel alibi. Depuis quelques semaines, Dominique Ducharme ne parle plus que de Mitch Marner.

Il l’encense. Il le glorifie. Il justifie même son lourd contrat de 96 millions en disant qu’il est incompris, qu’on lui a mis trop de poids sur les épaules à Toronto, que les critiques sont injustes.

« Un joueur ne peut pas porter une équipe au complet sur ses épaules », a-t-il répété.

Il parle de Marner comme si tout tournait autour de lui, comme si c’était l’enjeu central de sa présence à Vegas. Mais au fond, c’est une stratégie de fuite. Parce que tant qu’on parle de Marner, on ne parle pas de la vraie histoire : celle d’un entraîneur qui a perdu son vestiaire, qui a échoué avec ses jeunes, et qui tente de se refaire une crédibilité en s’attachant à une superstar mal-aimée pour gagner du temps.

Mais cette fois, la diversion ne prend pas.

Au fond, tout le monde le voit venir. Il ne parle pas de Marner pour Marner. Il parle de Marner pour éviter de parler de Gervais, Weber, Caufield. Il cherche à réécrire l’histoire, à détourner le regard.

Mais nous, on regarde droit dans les yeux du passé.

Dominique Ducharme voulait respirer. Il voulait qu’on parle de Vegas, de Marner, de contrats, de palmiers. Mais on ne peut pas fuir sa propre réputation. Elle te suit partout, même sur un terrain de golf à Joliette.

Tant qu’il n’aura pas regardé en face son passage à Montréal, tant qu’il jouera la carte de la coïncidence et de l’excuse, il restera prisonnier d’une image qui ne s’effacera jamais.

Celle d’un entraîneur dépassé, abandonné par ses joueurs, trahi par ses leaders, et pris les culottes baissées par son gérant d’équipement.