Accrochez vos ceintures. Marquez la date au fer rouge sur votre calendrier. Le 2 novembre à 13h30, le vieux Colisée de Laval va redevenir, pour quelques heures, la House of Pain.
Un événement unique, brûlant, nostalgique et absolument explosif. Ce sont les Pétroliers de Laval qui nous offrent ce cadeau brutal : le grand retour des Chiefs de Laval, l’une des équipes les plus mythiques de l’histoire du hockey au Québec, pour un match d’honneur contre les Dragons de Verdun. Et ce n’est pas qu’un match hommage.
C’est un match qui va nous rappeler l'époque... où ça saignait...
Les Chiefs de Laval, c’est plus qu’une équipe. C’est une légende. Une secte. Un cri de guerre. C’est le bruit des gants qui tombent, des baies vitrées qui tremblent, des bancs qui se vident. C’est l’époque où aller au Colisée n’était pas un simple divertissement… c’était... de la survie.
Dans les années 2000, Bob Berger, ex-propriétaire et roi incontesté du chaos, n’avait peur de rien ni de personne.
Souvent vêtu de son fameux chapeau de cowboy, il dirigeait ses troupes comme un général de l’apocalypse. Et il le disait haut et fort :
« On est l’équipe la plus tough en Amérique du Nord. La seule équipe plus grosse que nous autres, c’est les Japonais qui font du sumo. »
Le 2 novembre, la légende reprend vie.
Mathieu Raby de Laval. Joël Thériault de Verdun. Même glace. Même combat.
Deux noms qui, à eux seuls, évoquent la peur, le respect, et les soirs où le hockey virait au champ de bataille.
Ces deux gardiens du code, qui se sont détestés pendant des années et qui ne s’étaient jamais revus sur une glace sans que ça finisse en carnage, seront tous les deux présents pour ce match d’honneur. Et plusieurs sources sérieuses le confirment : ils joueront.
Un dirigeant impliqué dans l’organisation promet que plusieurs autres joueurs qui se sont détestés dans la passé seront de la partie.
« On ne promet pas de bagarres… mais on ne promet pas qu’il n’y en aura pas non plus. »
Dans un match où les anciens démons refont surface, il suffira d’un regard de travers, d’une mise en échec douteuse, pour que tout explose. On ne parle pas ici d’un match de charité. On parle d’un hommage aux vraies affaires.
À Laval, la violence n’est pas un accident. C’est une tradition.
Des préposés à l’équipement de l’époque se souviennent encore des tactiques de guerre : apporter un balai et du sable sur la route pour saboter les lames des patins adverses.
Installer des flûtes à air comprimé derrière le banc des visiteurs, parfois avec un compresseur de 20 gallons, pour rendre sourds les adversaires, littéralement.
Lors d’un match de séries, un partisan est même allé couper le tuyau du compresseur pour éviter que les visiteurs ne s’effondrent sur la glace sous la pression acoustique.
C’est ce genre de folie contrôlée qui fait encore vibrer le Colisée de Laval, malgré les années.
Même les joueurs qui ne veulent plus se battre n’ont pas la paix à Laval.
En 2023, Patrick Bordeleau, ancien de la LNH, avait dû justifier publiquement son refus de jeter les gants. La raison? Des commotions, des diagnostics psychiatriques, une menace réelle sur sa vie.
« Je vois un psychiatre une fois aux deux semaines, un psychologue chaque semaine… Me battre, c’est la dernière chose que j’ai besoin. Le neurologue m’a bien averti, un autre coup à la tête pourrait être fatal. »
Mais pour plusieurs partisans, ça ne passe pas. Laval est une ville où l’on veut des bagarres, du sang, des héros. Et même si la LNAH tente de moderniser son image, la culture des Chiefs est encore vivante. La foule n’a jamais cessé de scander : “Chiefs! Chiefs! Chiefs!”
Les partisans vont assurément remplir les gradins pour crier leur amour des Chiefs. Une des plus grosses foules de la saison assurément. Pourquoi? Parce qu’à Laval, le hockey est un sport de gladiateurs.
Hervé Lapointe, ex-capitaine du Grand-Portneuf, n’a jamais oublié :
« Les Chiefs, c’était 10-12 gars de 6 pi 2 po et plus qui étaient capables de se battre. Quand ils arrivaient, c’était comme le cirque en ville. »
Et Bob Berger? Au lieu de coacher calmement derrière le banc? Il se chicanait avec la foule adverse. Il provoquait. Il se nourrissait du chaos.
Le 2 novembre sera plus qu’un match. On parle d'une commotion culturelle.
Les Dragons de Verdun, eux aussi, ont une tradition de hockey robuste et spectaculaire. Le 2 novembre, ce n’est pas juste un affrontement entre deux équipes. C’est une collision entre deux époques, deux visions du hockey, deux philosophies de la violence.
Laval vs Verdun.
Chiefs vs Dragons.
Thériault vs Raby.
Et surtout : le retour du vrai, du sale, du dur.
Pas de demi-mesure. Pas de place pour les âmes sensibles.
Les billets vont partir vite, et il est probable que le Colisée affiche complet pour ce rendez-vous unique.
13h30. Le 2 novembre. Colisée de Laval.
Les gars sortent des boules à mites. Les vieux démons sortent du vestiaire. Et la foule? Elle sera prête.
Comme le disait Bob Berger :
« À Laval, on n’a jamais eu peur de personne. Pis on n’est pas sur le point de commencer. »
Soyez-y. Ou entendez les histoires après.
Commotion. Nostalgie. Guerre.
Les Chiefs sont de retour.