Départ de Josh Anderson: Kent Hughes déchiré avec sa décision

Départ de Josh Anderson: Kent Hughes déchiré avec sa décision

Par Marc-André Dubois le 2025-07-15

À Montréal, la saison 2025-2026 n’a même pas commencé que le problème est déjà étalé au grand jour : le Canadien est dans le rouge, étouffé par sa masse salariale. Et tout le monde, dans les bureaux de la LNH, le sait. À commencer par Kent Hughes lui-même.

Car même si on tente encore de faire semblant que tout va bien, que l’arrivée de Noah Dobson, la prolongation de Juraj Slafkovsky et l’intégration progressive de Zachary Bolduc vont tranquillement changer la donne, le couteau est sur la gorge du directeur général montréalais.

Le Canadien de Montréal dépasse actuellement le plafond salarial de la LNH, fixé à 95 millions de dollars pour la saison 2025-2026.

Le CH se retrouve avec un surplus d’environ 5,4 millions de dollars, et ce, sans même avoir encore signé Jayden Struble, qui a opté pour l’arbitrage.

La raison ? Deux noms. Deux poids morts contractuels. Deux casse-têtes devenus des boulets : Brendan Gallagher et Josh Anderson.

La situation est sans pitié : le Canadien dépasse le plafond salarial. Et contrairement à l’été 2022, où Kent Hughes avait encore un peu de jeu, il n’y a plus de place, plus de flexibilité, plus de magie possible.

La direction refuse de placer Carey Price sur la liste des blessés à long terme avant le début de la saison. Pourquoi ? Parce que le faire en saison permet une plus grande flexibilité pour faire des échanges, ajouter des contrats, et profiter du cap « accumulable ».

Mais cette stratégie a un prix : tant que Price est techniquement « actif », son contrat de 10,5 M$ bloque toute marge de manœuvre.

Dans tous les scénarios de transaction, que ce soit pour Mason McTavish, Jordan Kyrou, Jared McCann ou même Sidney Crosby, un nom revient systématiquement dans les propositions de partisans, d’insiders et d’analystes : Josh Anderson.

Pas parce qu’il est la pièce maîtresse. Pas parce qu’il est un joueur essentiel. Mais simplement parce que son contrat empêche le Canadien de respirer.

À 5,5 millions de dollars par saison jusqu’en 2027, Josh Anderson est devenu un fardeau, même s’il demeure un joueur apprécié dans le vestiaire, et un prototype rare : grand, rapide, robuste, et capable de se transformer en joueur de séries.

Mais soyons honnêtes : avec sa maigre production l’an dernier (15 buts, 27 points), Anderson est surpayé. Et il le sait. Ce n’est pas qu’il ne veut pas performer… c’est que son rôle est flou, son impact diminue, et sa présence bloque des jeunes plus prometteurs.

Lui aussi vient d’avoir un enfant. Il aime Montréal. Mais il sait que le vent tourne.

Le cas de Brendan Gallagher, lui, frôle l’absurde. Le joueur que Geoff Molson appelait jadis « le cœur et l’âme du Canadien » est devenu un cauchemar comptable. Et une source de frustration dans la LNH.

Personne, même pas les Sharks de San Jose, ne veut de ce contrat. À 6,5 M$ par année jusqu’en 2027, avec une clause de non-mouvement complète et une liste de six équipes auxquelles il refuse d’être échangé, Gallagher est tout simplement indésirable sur le marché des transactions.

Et pour cause : ses genoux sont finis, sa vitesse est disparue, sa production a été "correcte" la saison dernière avec 21 buts et 38 points, mais son style de jeu ne correspond plus du tout à la LNH moderne.

Certains évoquent l’option de le racheter. Mais ce serait un désastre comptable, avec des pénalités étalées jusqu’en 2030. D’autres rêvent qu’il prenne sa retraite… mais Gallagher ne partira pas comme ça. Il vient d’avoir un enfant. Il est enraciné à Montréal. Il a gagné son argent. Il reste. Point.

Alors tous les regards se tournent vers Josh Anderson. Moins cher. Moins blessé. Encore mobile. Encore utile sur un 3e ou 4e trio ou dans un rôle de « power forward » secondaire. Et surtout, avec une clause modifiée : seulement 5 équipes refusées.

Bref, Anderson est échangeable. À condition qu'il passe partie d'un plus gros "package deal" afin d'aller chercher un 2e centre.

Josh Anderson doit être utilisé pour équilibrer les salaires.

Et c’est ce qui explique pourquoi Josh Anderson est toujours dans les rumeurs. Parce que Kent Hughes veut faire une grosse transaction pour un centre top 6, un ailier droit ou même un vétéran étoile, mais il doit absolument équilibrer le cap.

Et pour équilibrer, c’est Josh Anderson ou rien. Gallagher est impossible à bouger. Point final. Voilà pourquoi Kent Hughes est aussi déchiré dans ses choix sur le marché des transactions.

Le dossier devient brûlant. Il reste quelques semaines avant le début des camps, et le CH n’a toujours pas signé Jayden Struble. Pas un gros contrat, non, mais chaque dollar compte.

Les Panthers, les Canucks et le CH sont les seuls au-dessus du cap. La LNH les surveille. Et surtout, les autres DG savent que Kent Hughes est acculé. Ils ne feront aucun cadeau.

C’est une spirale dangereuse. Et ce n’est pas un hasard si certains se demandent si Josh Anderson ne pourrait pas être cédé dans un "package" à une équipe comme Pittsburgh (Crosby), Anaheim (McTavish), Seattle (McCann), Tampa Bay (Cirelli) ou ailleurs.

Dans les rumeurs entourant Mason McTavish, le nom d’Anderson revient encore et encore. Parce qu’Anaheim veut libérer de l’espace, mais qu'ils devront prendre un salaire dans la transaction, même s'il sera moins élevé que celui de McTavish. Parce qu’ils ont signé Granlund (7 M$ par année étalsé sur 3 ans). Parce qu’ils n’ont plus besoin de McTavish. Et parce que le CH n’a pas de centre no 2 établi pour commencer la saison.

Mais pour faire entrer un contrat de 6 ou 7 millions de dollars, Kent Hughes doit absolument faire sortir Josh Anderson. Il n’a pas le choix. Il ne peut plus jongler avec la LTIR de Carey Price comme avant. Il n’a pas de contrat d’enfouissement en Europe à sortir de son chapeau. La seule carte sur la table, c’est Anderson.

Et c’est pour ça que Josh Anderson devient le thermomètre de la fin d'été du Canadien. S’il part, c’est que quelque chose de gros se prépare. S’il reste, c’est que Kent Hughes est encore coincé.

La question à un million de dollars: y-a-t-il un malaise dans le vestiaire?

Ce que peu osent dire publiquement, mais que plusieurs murmurent en coulisses, c’est que la présence d’Anderson et de Gallagher commence à peser lourd dans le vestiaire aussi.

Non pas à cause de leur attitude, ce sont deux bons soldats, mais parce qu’ils bloquent des rôles. Parce qu’ils sont surutilisés pour justifier leur salaire.

Et parce que, quand vient le temps de motiver les jeunes, il est difficile d’expliquer pourquoi un gars à 5,5 millions garde sa place dans l’alignement malgré le fait qu'il ne contrivue pratiquement pas offensivement.

Il y a aussi l’aspect psychologique. Josh Anderson, on l’a dit, vient d’avoir un enfant. Il sent la pression. Il sait que son nom revient dans toutes les discussions.

Il sait qu’il pourrait partir du jour au lendemain. Et ça pèse. Il l’a reconnu lui-même dans une entrevue en juin :

« Je me concentre sur ce que je peux contrôler… mais évidemment, je vois ce qui se dit. »

Le problème, c’est que tout le monde le voit aussi. Et ça crée une tension. Les vétérans sentent l’urgence. Les jeunes veulent leur chance. Et Kent Hughes marche sur une corde raide.

Le DG du CH espère qu’Anderson trouvera preneur dans une transaction équilibrée, en accompagnement d’une pièce majeure, comme dans le dossier Jordan Kyrou ou Mason McTavish.

Il espère qu’une équipe verra en Anderson une pièce complémentaire à bas coût, capable d’amener du "grit" dans une reconstruction molle.

Mais plus les semaines passent, plus le temps joue contre lui.

Et pendant ce temps, Brendan Gallagher est toujours là. Intouchable... ou plutôt indésirable...

Il n’est plus le moteur offensif qu’il était. Il est un fantôme d’un passé glorieux, payé pour des saisons qu’il ne refera jamais. Et pourtant, il est encore là. Parce que personne n’en veut. Pas même les Sharks. Même pas en cadeau. Même pas avec un choix de 2e ronde en bonus.

Et ça, ça rend fou l’état-major. Parce que dans l’idéal, c’est Gallagher qu’on sortirait. Pas Anderson. Mais le hockey moderne ne permet plus ce genre d’illusions.

Personne ne veut Gallagher. Et c’est Josh Anderson qui en paie le prix.

À mesure que l’ouverture des camps approche, ça devient de plus en plus compliqué pour Kent Hughes. Les autres équipes le savent.

Elles testent la patience de Kent Hughes. Elles attendent qu’il craque. Qu’il paye cher pour se débarrasser d’Anderson. Qu’il ajoute Roy ou Beck. Qu’il abandonne un choix de 1re ronde 2026. Qu’il cède à la pression.

Mais Hughes résiste. Pour l’instant.

Il sait que son plan tient à une chose : faire de la place sous le cap sans saboter le futur. Il doit sortir un contrat. Un seul.

Et il espère que ce sera Josh Anderson. Il prie pour qu’un DG se dise : « Ce gars-là peut nous aider. » 

Et s’il ne le fait pas à temps?

Alors non seulement il ne pourra pas faire d’acquisition majeure comme McTavish ou Kyrou… mais il pourrait devoir sacrifier un jeune pour signer Struble. Et ça, ce serait un cauchemar.

Dans un monde idéal, Brendan Gallagher serait déjà parti. Ou à la retraite. Ou racheté. Ou retourné dans l’Ouest, chez lui, dans une équipe prête à l’accueillir comme mentor.

Mais non. Il est toujours là. Et c’est Josh Anderson, le seul des deux à encore pouvoir contribuer, qui vit chaque jour comme un joueur sur le bord du précipice.

Et pendant ce temps, le cap salarial continue d’étrangler le Canadien. Le club ne peut pas avancer. Il ne peut pas faire de gros move. Il ne peut pas libérer Dobes ou faire monter Kapanen. Il est bloqué.

Bloqué par deux contrats.

Deux décisions du passé.

Deux erreurs de Marc Begrevin trop lourdes à porter pour l’avenir.

Et Kent Hughes le sait : s’il ne règle pas ça avant octobre, on sera pris avec les deux "boulets" pour toute l'année.