Ça ne fait qu’un mois. Même si on a l’impression que c’était il y a un an. Un siècle. Une éternité. Mais dans le vestiaire du Canadien, personne n’a oublié.
Pas Demidov, pas Xhekaj, pas même Martin St-Louis. Surtout pas le père de famille québécois qui, ce soir, s’assoit devant son téléviseur en espérant une chose : que la loi du code soit respectée.
Ce code que Travis Green a ridiculisé ce matin, en prétendant qu’il n’y avait rien à voir. Rien à surveiller. Rien à venger.
Rappel des faits. Au Centre Vidéotron de Québec, lors d’un match préparatoire entre les Sénateurs et le Canadien, Nick Cousins a asséné un vicieux coup de bâton sur la main d’Ivan Demidov.
Ce coup n’était pas anodin. Il visait l’un des joyaux de l’organisation montréalaise, un jeune prodige qu’on tente de protéger depuis son arrivée à Montréal.
Puis Jayden Struble, dans la foulée de cette escalade, a fracassé la bouche de Jan Jenik d’un "coup de canne". Le ton était donné. Les officiels ont distribué 150 minutes de pénalité. La tension était évidente. Tout le monde savait que la suite allait dégénérer.
Et pourtant, quatre jours plus tard, lors du match retour en présaison, Cousins n’était pas en uniforme. Prétexte : repos. Mais la vérité, tout le monde la connaît.
Il avait été caché volontairement, tenu à l’écart pour éviter les représailles. On connaît la suite. Les deux équipes ont évité le carnage, du moins temporairement.
Mais ce soir, tout change. Et la mise en scène orchestrée par Travis Green est aussi évidente que malhonnête. Le même Cousins est maintenant parachuté sur le premier trio des Sénateurs, aux côtés de Tim Stützle et Drake Batherson.
Un rôle qui ne lui correspond pas du tout. Mais une décision stratégique claire : le mettre hors de portée d’Arber Xhekaj, "pogné" sur la troisième paire défensive du CH, avec un temps de jeu qui oscille entre 6 et 10 minutes.
Green sait très bien ce qu’il fait. Il sait que Martin St-Louis aura le dernier changement à domicile, et qu’il n’exposera jamais Xhekaj au trio de Stützle.
Dobson et Matheson, les deux premiers défenseurs, auront la tâche de contenir cette ligne. Résultat? Cousins est intouchable. Travis Green a protégé son homme. Il a trahi le code.
Et pour pousser l’humiliation encore plus loin, Ottawa a inséré Kurtis MacDermid dans sa formation. Un goon pur, inutile sur le plan hockey, mais redoutable dans une mêlée.
Le message est clair : si Xhekaj ose s’en prendre à Cousins, il devra d’abord passer par le colosse MacDermid. Green veut intimider, dissuader, détourner l’attention
Travis Green a affirmé samedi avec le plus grand sérieux que « les deux équipes pensent aux deux points ». Interrogé sur la tension persistante entre les Canadiens et les Sénateurs, notamment en lien avec le coup de Nick Cousins sur la main d’Ivan Demidov, Green a tenté de balayer la controverse du revers de la main.
« Il peut y avoir une rivalité qui se joue simplement avec du bon hockey robuste », a-t-il déclaré, comme si l’affaire n’avait jamais existé.
Pourtant, l’organisation même des Sénateurs prouve le contraire. Ce n’est pas seulement de l’hypocrisie, c’est une tentative malhonnête d’effacer un contexte qu’il a lui-même contribué à envenimer.
Il fait mine de rien en conférence de presse, mais les décisions qu’il prend sur la glace contredisent complètement ses propos.
Et quand Green ose dire que « les deux équipes pensent aux deux points », il insulte l’intelligence de tout le monde. Il joue un double-jeu, celui du coach inoffensif en entrevue, et celui du stratège cheap quand vient le temps de préparer son alignement.
La "joke", c’est que tout le monde dans le vestiaire du Canadien sait ce qui se passe. Vendredi, Arber Xhekaj a été clair : il n’a pas oublié le coup de Nick Cousins.
Ce n’est pas une parole en l’air. Xhekaj est un joueur qui fonctionne selon un code. Et ce code a été violé. Nick Cousins a frappé Demidov à la main avec une intention claire. Il a visé un joueur vedette. Il a blessé l’un des espoirs les plus importants de l’organisation montréalaise.
Et jamais il n’a eu à répondre de ses gestes, ni sur la glace, ni publiquement. Travis Green l’a défendu par son silence, puis l’a protégé par sa stratégie.
Ce n’est pas la première fois que Green agit de la sorte. Depuis son arrivée derrière le banc, il jongle avec les alignements pour rappeler des goons afin de blesser l'adversaire.
Ce double discours commence à se retourner contre lui. À Montréal, le personnel hockey a pris bonne note de la manœuvre. Et Martin St-Louis, qui a refusé de commenter le dossier publiquement, n’est pas naïf. Il sait exactement ce que Travis Green essaie de faire.
Dans les gradins ce soir, plusieurs se demandent si Xhekaj va vraiment pouvoir répondre. Parce qu’avec les changements de trios, le contrôle du dernier changement, et la présence de MacDermid, il n'aura pas le choix de se battre contre plus gros que lui.
Et Green prétend faire cela au nom du « bon vieux hockey robuste ». C’est du théâtre. Une comédie hypocrite. Une mise en scène où le CH n’est pas seulement l’adversaire, mais aussi le dindon de la farce.
La réaction de Martin St-Louis? Le silence. Mais un silence éloquent. On le sait, il n’aime pas Travis Green. Il ne l’a jamais dit publiquement, mais les regards en disent long.
Il voit clair dans son jeu.
Nick Cousins, lui, continue son petit jeu. Il sourit aux caméras. Il joue à la victime. Rappelons que ses proches avaient même affirmé avoir reçu des menaces de mort après l’incident avec Demidov.
Ce qui, évidemment, est inacceptable. Mais cela ne justifie pas la tactique honteuse utilisée aujourd’hui pour l’exempter de toute responsabilité. Car la vérité est là : Cousins n’a jamais répondu de ses actes. Il n’a jamais assumé. Il a fui. Et aujourd’hui, on le promeut sur le premier trio pour s’assurer qu’il puisse continuer à fuir.
Les Sénateurs et leur coach... seront toujours des jaunes...
