Acquisition d'un gardien à Montréal: Kent Hughes doit trancher

Acquisition d'un gardien à Montréal: Kent Hughes doit trancher

Par David Garel le 2025-12-07

La soirée aurait dû être simple : deux équipes fatiguées, un gardien malade (Montembeault), un jeune (Dobes) qui fait ce qu’il peut pour récupérer les pots cassés de Monty et un adversaire qui, déjà empêtré dans ses propres problèmes, arrivait au Centre Bell au 28e rang de la LNH, sans grande certitude devant le filet (Jordan Binnington) et dont le nom a circulé toute la semaine à Montréal.

Mais cette défaite de 4-3 vient de confirmer que si le CH veut faire les séries, il faut une transaction pour un vétéran ou le rappel de Jacob Fowler.

Et si la rumeur Jordan Binnington a pris autant d’ampleur cette semaine, ce n’est pas parce que Montréal rêve à ce gardien-là en particulier.

C’est parce que tout le monde sait que le CH cherche un gardien, que la direction ne fait plus semblant, que les performances des deux cerbères actuels ne suffisent pas, et que les défaites comme celle-là exposent une faille structurelle.

Ce qui s’est passé ce soir était écrit d’avance. Samuel Montembeault, incapable de prendre le filet en raison d’une maladie qui tombe évidemment au pire moment, laisse à Jakub Dobeš la lourde responsabilité d’affronter une équipe pour un 2e match en deux soirées.

Ce n’est pas la faute du jeune si le CH perd. Il s’est battu, mais quatre buts sur dix-huit tirs, c’est la preuve qu’il n’est pas encore prêt à transporter une équipe dans une course aux séries serrée comme celle de l’Atlantique.

On l’aime, Dobeš. Il progresse. Il grandit. Mais il ne dominera pas les séries 2026. Et Montembeault, même lorsqu’il est en santé, est le pire gardien de la LNH.

La rumeur Binnington est venue enflammer Montréal parce que, soudainement, un insider comme Darren Dreger a senti le besoin de la nommer et de la démentir dans la même phrase. 

Personne n’avait demandé à Dreger de parler des Canadiens, et pourtant il l’a fait. Dans ce milieu-là, ça n’arrive pas par hasard. Quand un journaliste de ce calibre mentionne le nom de Binnington et Montréal, c’est qu’il y a eu conversation entre les deux équipes.

Et quand DailyFaceoff a insisté ensuite que le CH est bel et bien intéressé au dossier… que des recruteurs des Blues ont été vus régulièrement dans les gradins… que Doug Armstrong évalue ses gardiens… la fumée est devenue opaque.

Mais la rumeur a un énorme problème : St. Louis ne veut rien savoir de Samuel Montembeault.

Ils ont demandé Dobeš. Ils ont demandé l’avenir. Kent Hughes a offert Montembeault. La conversation s’est glacée.

Le CH ne donnera pas Dobeš. Encore moins Fowler, évidemment. Alors Binnington devient une rumeur qui démontre un besoin, pas une solution.

Et ce soir, Binnington a volé Cole Caufield dans les dernières. Le même gardien qui fait parler toute la semaine à Montréal vient rappeler, devant tout le monde, ce qu’une organisation peut faire quand elle a un vrai portier numéro un.

Il y a un malaise à Montréal : le gardien qui gagnera la Coupe s’appelle Jacob Fowler, et tout le monde le sait. Pas dans dix ans. Dans trois saisons maximum, peut-être moins. Le jeune est déjà NHL-ready, dominant dans la Ligue américaine, techniquement supérieur à tout ce que le Canadien a développé depuis Carey Price.

Mais un club qui joue pour faire les séries ne peut pas gâcher sa gestion du filet. Fowler n’est pas encore dans le vestiaire. Il n’est pas encore prêt à absorber le poids psychologique d’une course aux séries à Montréal selon Kent Hughes et Jeff Gorton.

Alors qui?

Ce soir, on a eu la réponse :

Ce n’est ni Montembeault ni Dobeš.

Montembeault est malade, démoli psychologiquement par les dernières semaines, par les rumeurs de transaction, par la pression interne, par un coach qui n’a plus l’air de croire en lui.

Dobeš fait ce qu’un jeune gardien fait : du bon, du moins bon, un arrêt spectaculaire suivi d’un but faible. Il n’est pas un problème, mais il n’est pas une solution.

Et pendant ce temps, les rumeurs reviennent. Pagnotta parle du marché. Seravalli confirme que le CH appelle. Plusieurs équipes ont des gardiens indésirables à qui elles veulent donner une seconde vie.

Columbus veut Montembeault. Chicago cherche à passer Laurent Brossoit sans retenue de salaire. Pittsburgh est fatigué de Tristan Jarry. 

Et Montréal est dans la pièce, téléphone en main.

Ce que la défaite de ce soir nous rappelle, ce n’est pas seulement que Jakob Dobeš ne peut pas encore être le gardien d’une équipe qui veut se battre pour les séries. Ce n’est pas seulement que Samuel Montembeault est un gardien de bas-étage.

C’est que le Canadien doit choisir son avenir maintenant :

Assumer que Fowler peut monter cette saison. Prendre le risque. Vivre avec ses erreurs. Le former au feu de l’action.

Ou aller chercher immédiatement un vétéran fiable, pas nécessairement une star, mais quelqu’un qui peut tenir le fort d’ici au moment où Fowler prendra le trône.

Parce que si le CH veut rêver en avril, il faut arrêter de saigner devant le filet.

Ce soir, Jordan Binnington nous a montré une image claire : ce que ressemble une équipe qui peut voler un match quand tout va mal. Montréal n’a pas ça.

Si tu n'as pas le guts de rappeler Fowler... tu n'as pas le choix de transiger...