Les 10 minutes fantômes de Juraj Slafkovsky : Martin St-Louis a menti devant les caméras

Les 10 minutes fantômes de Juraj Slafkovsky : Martin St-Louis a menti devant les caméras

Par André Soueidan le 2025-10-12

Martin St-Louis a beau répéter qu’il “gère ses unités de power play à parts égales”, il n’y a pas un seul fan du Canadien qui y croit encore.

Contre Chicago, Montréal a bénéficié de 10 avantages numériques ... dix.

Et sur ces dix occasions, la première vague, menée par Suzuki, Caufield, Bolduc, Hutson et Slafkovsky, a monopolisé la glace comme si elle avait payé le loyer.

Ivan Demidov, lui, a vu 6 minutes de power play. Juraj Slafkovsky ? Dix minutes pleines, sans un seul point, sans un seul moment marquant.

Et pendant que St-Louis tente de nous convaincre que “tout dépend des joueurs qui étaient fresh”, il y a une réalité qui saute aux yeux : il ne veut pas briser sa hiérarchie.

Le plus ironique, c’est que ces dix minutes-là auraient pu être productives.

Le Canadien a tenu la rondelle, beaucoup trop même.

La rondelle circulait, tournait, revenait à la pointe, glissait à gauche, puis à droite… et finissait par mourir sur le long de la bande ... précisément là où se tenait Juraj Slafkovsky.

Le jeune Slovaque, positionné comme tireur gaucher du côté droit, avait tout pour créer un impact.

Mais à chaque remise, il semblait hésitant, lent, mal synchronisé avec ses coéquipiers.

Sa position n’est pas naturelle. Son bâton est à l’envers pour une séquence de tir sur réception, et au lieu d’imposer sa présence, il devient un point d’arrêt du jeu.

À deux reprises, la rondelle est sortie de la zone à cause d’une mauvaise lecture et une mauvaise gestion de rondelle de Slafkovsky.

Dix minutes d’avantage numérique, dix minutes de possession… pour deux buts, aucun impliquant Juraj Slafkovsky.

Après le match, questionné sur la gestion de ses unités, Martin St-Louis a servi sa réponse devenue classique :

« J’essaie d’y aller 50-50 entre les deux unités. Tout dépend de qui est fresh. Si un groupe est déjà sur la glace, on envoie l’autre. »

Sauf que c’est faux, point.

Sur 10 opportunités, la deuxième unité a commencé une seule fois le power play.

Les neuf autres, c’était Suzuki, Caufield, Slafkovsky, Bolduc et Hutson dès la mise en jeu.

Et quand cette unité ne produisait rien, Demidov et les autres héritaient d’un reste de 30 à 40 secondes pour “faire semblant de jouer”.

Le fameux “50-50” de St-Louis n’existe que dans ses conférences de presse. Sur la glace, c’est un 85-15 clair et assumé.

Ce qui frappe, c’est le manque d’ajustement.

Après chaque échec en avantage numérique, le Canadien a repris la glace avec exactement la même combinaison.

Pas une seule fois St-Louis n’a tenté un changement majeur.

Pourtant, la solution semble évidente :

Déplacer Ivan Demidov sur la première unité, à la place de Slafkovsky.

Ramener Noah Dobson comme tireur à la pointe ... son tir sur réception est son arme principale.

Laisser Lane Hutson sur l’unité de Laine, où la chimie naturelle est déjà là.

Demidov, dans cette position à droite, excelle à attirer les défenseurs, à créer des lignes de passes impossibles, à improviser.

C’est son “bureau”.

Slafkovsky, lui, semble mal à l’aise, comme s’il jouait avec un bâton trop long pour une chaise trop courte.

Les chiffres qui ne mentent pas

Power play total du CH contre Chicago : 10/2 (20 %)

Temps de jeu en avantage numérique : Slafkovsky 10:03 / Demidov 6:02

Possession moyenne de la première unité : 1:25 par séquence avant un tir

Nombre de tirs cadrés par Slafkovsky en avantage numérique : 0

Nombre de revirements par Slafkovsky: 2

Ces chiffres suffisent à eux seuls à exposer l’illusion.

La première unité du Canadien est une machine à passes latérales. Une équipe obsédée par la perfection du jeu préparé, incapable de créer l’imprévu.

Et dans ce théâtre figé, Slafkovsky n’est plus un acteur, il est devenu le figurant le plus visible.

Demidov attend son heure

Ivan Demidov, interrogé après la rencontre, a été poli, mais lucide :

« On travaille fort, on apprend encore à lire les espaces. Je fais confiance à ce que le coach décide. »

Derrière la diplomatie, tout le monde lit la même frustration.

Demidov, malgré ses éclairs de créativité à 5 contre 5, reste prisonnier de la deuxième vague.

Celle qu’on envoie “juste pour dire qu’on l’a utilisée”.

Et c’est là que le mensonge de St-Louis devient gênant : il ne fait pas que mentir aux médias, il ment à son propre vestiaire.

Quand la loyauté prime sur l’efficacité

Juraj Slafkovsky, lui, n’a rien volé à personne.

Il travaille fort, il veut bien faire, mais le problème n’est pas l’effort : c’est le fit.

Il n’a pas la vision pour organiser un avantage numérique, ni la rapidité d’exécution pour transformer une possession en menace.

Et, soyons honnêtes, peut-être que Juraj Slafkovsky se croit meilleur qu’il ne l’est.

On le place à droite comme s’il était un tireur d’élite sur réception, alors que tout dans sa morphologie .. sa taille, son poids, son style de jeu ... crie qu’il devrait être au centre de la glace, comme un vrai bumper.

C’est là qu’il pourrait déranger les gardiens, reprendre les retours, provoquer du chaos. 

Et pendant qu’il s’entête à vouloir jouer au sniper du flanc droit, Zachary Bolduc, lui, excelle dans ce rôle de bumper.

Il lit les rebonds, anticipe les tirs, se place toujours au bon endroit.

Bref, Slafkovsky n’est pas dans la bonne chaise. Il devrait être le bumper de la deuxième unité, pas le tireur malhabile d’une première vague qui tourne en rond.

Martin St-Louis le protège, et on le comprend.

Mais à un moment, protéger un joueur, c’est aussi l’exposer.

Et hier, sous les projecteurs de Chicago, le numéro 20 a eu les dix minutes les plus vides de sa jeune carrière.

Ce qu’on retiendra de cette soirée, ce n’est pas seulement la victoire du Canadien.

C’est le décalage entre le discours et la glace.

Entre le “50-50” de St-Louis et le 100 % de complaisance qu’on a vu défiler sur la première unité.

Parce qu’à Montréal, on ne demande pas à Martin St-Louis d’être parfait.

On lui demande juste d’être honnête.

Et hier, les faits ont parlé à sa place.

Misère...