C’est désormais personnel.
Ce qui devait être un simple match intense entre deux jeunes équipes a dégénéré en vendetta. Et au centre de la tourmente : Kaiden Guhle, est devenu en une soirée l’homme à abattre dans l’Illinois.
Chicago veut sa peau.
Louis Crevier l’attend.
Connor Bedard l’a traité de sale.
Et le 18 décembre, ça va péter au Centre Bell.
Il faut revoir les images pour comprendre. Louis Crevier, géant québécois de 6’8, veut venger Frank Nazar, qui vient de se faire fendre en deux au centre de la glace par Guhle. Il fonce, le défie, croit à sa supériorité physique.
Mais Guhle, froid, précis, méthodique, lui plante une droite d’école. Le colosse s’écroule. KO. Sur le dos. Les bras ouverts. Le regard vide.
Et le monde du hockey explose.
Jamais Crevier n’aura une humiliation aussi publique. Et il le sait. Il ne s’en cache pas. Il le rumine. Il le prépare. Le match retour est déjà encerclé sur son calendrier : 18 décembre.
Dans les heures qui suivent, Connor Bedard, la vedette planétaire de Chicago, laisse tomber une phrase assassine en coulisse :
« Guhle, c’est un sale. »
Pourquoi? Parce que Guhle a frappé Nazar de plein fouet. Un geste pourtant légal, même chirurgical, appuyé par les arbitres. Mais c’est l’intention derrière le coup qui alimente la haine.
Et surtout, les aveux de Guhle après le match.
Guhle, froid et direct : “Je l’ai fait pour Demidov.”
« Si tu vises un de nos jeunes joueurs talentueux, je vais faire la même chose. Je crois qu’ils s’attendaient à ça. »
Guhle ne s’en cache pas. Il a vu Demidov se faire malmener, frapper, provoquer, pousser dans le filet. Et il a décidé de faire payer.
Frank Nazar, tête baissée au centre de la glace? Parfait. Cible acceptée.
« Je ne savais même pas que c’était moi qui avais marqué le but gagnant… Je pensais que c’était Slaf. Je suis content, mais ce n’est pas ça le plus important. »
Ce qui compte pour Guhle, c’est le code. La loyauté. L’idée que le Canadien est une meute. Et qu’on ne s’en prend pas à l’un des leurs sans le regretter.
C’est ce qui ressort de ce match de feu : le CH ne se laisse plus intimider. Ce n’est plus une équipe qu’on bouscule sans conséquences. Demidov, pourtant ciblé toute la soirée, a riposté. Il a jeté les gants. Il a reculé… puis frappé.
Jake Evans, Sam Montembeault, Nick Suzuki, tous l’ont dit après le match : Demidov a prouvé qu’il n’était pas qu’un artiste.
Mais celui qui a ouvert la voie, celui qui a mis la table pour la revanche, c’est Guhle.
Et c’est ce qui met sa tête à prix.
À Chicago, on ne pardonne pas ce genre de geste.
Frank Nazar ne l’oubliera pas.
Louis Crevier veut récupérer son honneur.
Bedard, vexé, veut envoyer un message.
Et Wyatt Kaiser, puni pour un geste contre Demidov, en veut lui aussi au #21 du CH.
Ce n’est plus un match. C’est une chasse ouverte.
« Guhle ne s’en sortira pas comme ça », aurait soufflé un vétéran des Hawks après le match.
Le CH est prêt. Et s’il le faut, il répondra.
La bonne nouvelle pour Montréal? La meute est plus unie que jamais.
Xhekaj est toujours en coulisse, prêt à sortir de sa cage.
Florian Xhekaj pourrait faire la navette.
Suzuki, Bolduc, Caufield ont tous participé à l’assaut.
Et Demidov a maintenant des crocs.
« Il est compétitif. Il frappe. Il apprend vite. Et il ne recule pas. » a affirmé Jake Evans sur Demidov
Ce n’est plus l’ancien CH.
Il ne s’excuse plus. Il ne baisse plus les yeux. Il ne s’en remet plus au département de sécurité.
Il répond. Il frappe. Il mord.
Et Kaiden Guhle est maintenant le symbole de cette mutation.
Mais combien de temps avant qu’il ne paye le prix?
C’est la grande question.
Car dans la LNH, quand un joueur te met à terre, te ridiculise, t’humilie devant ta foule, la ligue ne te protège pas. Elle te place sur une liste. Et cette liste, Chicago l’a déjà encadrée dans le vestiaire.
Guhle est maintenant un homme ciblé.
Et tout le Québec attend de voir si la meute le défendra quand la tempête frappera.