C’est fait. Et c’est beaucoup plus gros que ce qu’on pensait.
Le Canadien de Montréal a enfin réussi l’impensable : passer le contrat maudit de Carey Price aux Sharks de San Jose.
Dix millions et demi de dollars qui écrasaient la masse salariale du CH viennent de disparaître comme par magie.
Mais ce qui choque, ce qui dérange, ce qui fait parler dans tous les bureaux de la LNH aujourd’hui, ce n’est pas seulement le départ d’un contrat fantôme.
C’est la manière. C’est l’impression que Kent Hughes a trouvé un allié secret à San Jose.
Une complicité inattendue avec Mike Grier qui fait rager les autres DG.
Car soyons honnêtes : comment expliquer que Montréal se débarrasse de ce boulet sans payer un prix de fou?
Comment expliquer qu’un DG, dans une ligue où chaque dollar de cap space est une arme de destruction massive, ait accepté de rendre un tel service au CH?
Les partisans des des autres équipes… tout le monde s’arrache les cheveux.
Eux, quand ils ont voulu liquider des contrats morts, ça leur a coûté des choix de première ronde.
Et Montréal?
C’est là que ça devient croustillant. Kent Hughes a réussi à se débarrasser d’un contrat de 10,5 M$, un fardeau qui collait au CH comme de la gomme sous une semelle, mais évidemment… il n’a pas pu le faire gratuitement.
Pour convaincre Mike Grier d’avaler la pilule, Hughes a dû glisser un petit bonbon : un choix de 5e ronde en 2026.
Un détail, diront certains.
Mais dans le jargon de la LNH, c’est un prix symbolique, une manière de dire « merci d’avoir fait le ménage pour nous ».
Et Grier, qui reconstruit à San Jose, adore ce genre de monnaie d’échange : un contrat fantôme qui ne coûte presque rien à payer en vrai argent (2 M$ à peine cette saison), mais qui l’aide à rester au plancher salarial, et un choix de plus pour garnir sa banque d’espoirs.
Bref, Hughes s’en sort avec les poches vidées d’un vieux contrat, et Grier ramasse une carte de loterie qui pourrait valoir quelque chose un jour.
On appelle ça un braquage à ciel ouvert.
La réaction est instantanée : certains crient au génie, d’autres crient au scandale.
Et au cœur de tout ça, deux hommes se regardent dans le blanc des yeux : Kent Hughes et Mike Grier.
L’ancien agent vedette devenu DG du Canadien, contre l’ancien joueur physique devenu patron des Sharks.
Deux parcours différents, deux styles diamétralement opposés, mais un moment de connivence qui change le visage de la LNH.
Hughes savait ce qu’il voulait.
Depuis son arrivée à Montréal, il avait répété qu’il ne paierait jamais le prix fort pour se libérer de Carey Price.
On lui demandait des choix de deuxième ronde? Non.
Des troisièmes? Même pas.
Hughes n’était pas pressé. Il attendait la bonne fenêtre.
Et elle s’est ouverte à San Jose, une équipe en reconstruction éternelle, qui avait besoin de se rapprocher du plancher salarial et qui, surtout, n’avait rien à perdre en absorbant un contrat virtuel.
Price ne jouera jamais pour les Sharks, tout le monde le sait.
Pour Mike Grier, le calcul est d’une simplicité désarmante.
Il met la main sur un contrat affichant un cap hit de 10,5 millions $, mais qui, dans la réalité, ne lui coûte presque rien.
Pourquoi? Parce que la majeure partie du salaire de Carey Price a déjà été versée sous forme de boni de 5,5 millions $ payé le 1er septembre par le Canadien.
Résultat : pour toute la saison 2025-26, il ne reste qu’un peu plus de 2 millions $ en argent réel à débourser. En échange de ce contrat « gonflé artificiellement », Grier obtient deux avantages : il garde ses Sharks au-dessus du plancher salarial de 70,6 M$ sans avoir à dépenser lourdement, et il empoche en prime un choix de 5e ronde dans la transaction.
Price n’aura pas à enfiler l’uniforme sarcelle, ni à se présenter en Californie; pour San Jose, il ne s’agit que d’un outil comptable.
Pas de pression sportive, pas de risque d’image.
Juste un coup de génie administratif : absorber un contrat presque gratuit pour aider la reconstruction, tout en encaissant de la petite monnaie de Montréal.
Mais c’est là que ça dérange. Parce que derrière le pragmatisme, il y a la perception d’une collusion douce.
Kent Hughes et Mike Grier n’ont pas bâti leur relation de confiance du jour au lendemain.
Avant de devenir directeur général du Canadien en 2022, Hughes travaillait comme agent de joueurs chez Quartexx Management.
Dans ce rôle, il a représenté plusieurs dizaines d’athlètes qui, à un moment ou un autre, ont croisé la route de Mike Grier durant sa carrière de joueur (de 1996 à 2011) ou de dirigeant par la suite.
C’est ce genre de maillage qui crée des passerelles discrètes dans le milieu.
Résultat : quand est venu le temps pour Montréal de régler une fois pour toutes le dossier Carey Price, Hughes savait exactement vers qui se tourner.
Un appel à San Jose. Une équation comptable avantageuse pour Grier. Et soudain, la bombe Price se matérialise.
À Montréal, c’est l’extase.
Enfin libérés. Fini le cauchemar comptable.
Hughes peut regarder le marché des centres avec appétit.
Mason McTavish? Ryan Strome? Tout est possible.
Les rumeurs circulent déjà que Hughes n’attendait que ce moment pour relancer des discussions sérieuses avec Anaheim.
Et les partisans, eux, commencent à rêver.
Après Laine l’an dernier, pourquoi pas McTavish cette année?
La logique est implacable : Hughes a prouvé qu’il pouvait transformer un cauchemar en opportunité. Et là, l’opportunité s’appelle deuxième centre.
Mais à San Jose, on se frotte les mains aussi.
Parce que Grier n’est pas un idiot. Il sait qu’il vient de donner un coup de pouce énorme à Montréal.
Mais il sait aussi qu’il a mis la main sur un billet de loterie.
Et surtout, Grier sait que ce genre de transaction crée des dettes invisibles.
Dans la LNH, tout le monde se rappelle.
Et un jour, si Grier veut passer un joueur à Montréal, il saura que Hughes lui doit une faveur.
C’est comme ça que ça marche entre DG.
On ne fait jamais un cadeau gratuit. On construit une relation de réciprocité.
Les autres DG, eux, fulminent.
Parce qu’ils voient bien que ce deal change la donne.
Si Montréal peut liquider un contrat de 10,5 millions sans se saigner, pourquoi pas eux?
La vérité, c’est que Hughes vient de repousser les limites de ce qu’on croyait possible.
Et ça dérange. Parce que chaque fois qu’un DG réussit un tour de passe-passe, il oblige les autres à réécrire leur manuel. Et personne n’aime se faire dépasser.
Pour les partisans, l’émotion est double.
D’un côté, le soulagement. Carey Price, ce monument, n’est plus une ombre sur la masse salariale.
On peut enfin tourner la page.
Geoff Molson peut respirer. Le vestiaire peut avancer.
Mais de l’autre, il y a un pincement au cœur.
Parce que Price, malgré ses genoux détruits, malgré ses saisons manquées, c’était toujours l’âme du Canadien.
Le voir partir, même symboliquement, même seulement sur papier, ça fait bizarre. Comme si une ère venait de mourir pour de bon.
On ne reverra plus jamais son nom sur la liste de paie du CH. C’est fini. Définitivement fini.
Et pour San Jose, c’est une bizarrerie.
Voir Carey Price associé aux Sharks, c’est comme voir Gretzky finir avec les Blues.
Ça ne colle pas. Les fans se mettent à imaginer Price dans un chandail sarcelle, devant le filet, aux côtés de Vlasic.
Ça n’arrivera jamais, mais l’image amuse.
Et Marc-Édouard Vlasic, justement, n’a pas résisté à la tentation de réagir sur les réseaux sociaux.
Lui qui a connu Price en 2014 lors de la conquête olympique, il a lâché un clin d’œil : « On s’est manqué de peu. »
Une phrase qui résume tout : Price et San Jose, ça restera toujours une drôle d’histoire.
Alors oui, cette transaction est une libération pour Montréal.
Mais elle est aussi un avertissement.
Parce qu’en libérant autant d’espace, Hughes se place sous une pression énorme. Plus personne ne va accepter que le CH reste immobile.
Les fans attendent un coup d’éclat. Les médias vont harceler.
Et si Hughes ne livre pas, l’effet boomerang sera violent.
Et c’est là que la complicité Hughes–Grier prend tout son sens.
Parce que cette transaction, c’est plus qu’un échange de contrats.
C’est un message envoyé à toute la ligue : deux DG viennent de prouver qu’ils pouvaient contourner les pièges du plafond avec un simple coup de fil.
Et ça, ça dérange. Parce que la LNH repose sur un équilibre fragile entre compétition et connivence.
Et quand une connivence devient trop visible, elle fait peur. Les autres se demandent : qui sera le prochain à se faire avoir?
Derrière le sourire de Hughes et le pragmatisme de Grier, il y a un tremblement de terre.
La fin de l’ère Price à Montréal. Le début d’une nouvelle ère où le CH a les moyens de ses ambitions.
Et une complicité qui, qu’on le veuille ou non, dérange toute la LNH.
Parce qu’elle prouve une chose : dans ce business, ce ne sont pas les plus riches qui gagnent.
Ce sont les plus malins.
Et aujourd’hui, le plus malin, c’est Kent Hughes.
AMEN