Tension dans la salle de presse: Kent Hughes en veut à Elliotte Friedman

Tension dans la salle de presse: Kent Hughes en veut à Elliotte Friedman

Par David Garel le 2025-10-13

La guerre froide entre Kent Hughes et Elliotte Friedman est devenue publique.

Et si le directeur général du Canadien n’a jamais nommé le nom de Friedman lors de son point de presse à Brossard pour comenter la prolongation de contrat de Lane Hutson, personne n’a de doute : c’est à lui qu’il réservait ses flèches.

Lorsque Friedman a affirmé à l’antenne de Hockey Night in Canada que les négociations entre le CH et Lane Hutson étaient devenues « émotives », que les deux clans devaient « prendre un pas de recul » parce qu’il y avait « beaucoup de ressentiment », le dégât était fait.

Aux yeux de Hughes, c’était non seulement inexact, mais surtout nuisible.

« Je pense que quand ça devient trop public, ça nuit aux discussions », a-t-il lancé.

« Il y a beaucoup de choses qui sortent qui ne sont pas vraies. Ça ne nous aide pas. » 

La fumée sortait des oreilles du DG du CH quand il lâché cette accusation:

Pour Hughes, il est clair que certaines fuites ont affecté les échanges avec le clan Hutson. Et si le DG n’a pas voulu pointer Friedman directement, il a aussi déclaré :

« Je ne peux pas dire que tout ce qui s’est dit dans les médias sociaux était exact. Ça rend les choses plus difficiles. »

Le moment de malaise est survenu en fin de point de presse, quand Martin McGuire, de Cogeco, a décidé de forcer un peu la note.

Dans une question directe, McGuire a clairement tendu un piège à Kent Hughes :

« Quelles sont les choses qui n'étaient pas vraie? »

Le DG a figé. Le regard dur. Le silence pesant. Puis, d’un ton sec et tranchant, il a simplement dit : « je me passe de commentaire. »

L'extrait vidéo donne des sueurs froides dans le dos tellement Hughes semble en furie:

Aucun sourire. Aucune nuance. Mais tout dans son langage corporel trahissait une exaspération réelle. Il regardait McGuire comme s’il venait de franchir une ligne rouge. Le feu lui sortait des yeux.

Ce qui l’a le plus irrité, c’est l’idée que les émotions aient pu prendre le dessus. Hughes a démenti toute rupture de dialogue. Il a même raconté avoir appelé Hutson personnellement :

« Il m’a expliqué ce qui était important pour lui. Et j’ai compris qu’il voulait être ici à long terme. C’est ce qui nous a permis d’avancer. »

Malgré cette volonté affichée de ne pas commenter, Kent Hughes a quand même, plus tôt dans le point de presse, laissé entendre que les choses s’étaient envenimées pour de mauvaises raisons.

Quand certaines personnes dans les médias commencent à spéculer sur la situation contractuelle d’un joueur, surtout un jeune joueur comme Lane, ça complique tout selon Hughes.

Il n’a pas nommé Friedman. Mais tout le monde dans la salle savait à qui il faisait référence. 

Le message de Hughes était sans pitié. On doit protéger nos jeunes. Ce n’est pas juste une question d’argent ou de structure fiscale. C’est une question de développement, d’environnement. 

Comme s’il disait à Friedman : “Tu nuis au kid.”

Lorsqu’un autre journaliste a voulu savoir ce que le clan Hutson trouvait « faux » dans les rumeurs, Hughes a simplement répondu que Lane n’a jamais parlé d’argent publiquement et qu'il est plus mature que ça. 

De son côté, Lane Hutson a lui aussi nié l’idée d’une détérioration :

« Ce n’était pas émotionnel. J’ai juste laissé mon agent s’en occuper. Moi, je voulais jouer au hockey et rester ici à long terme. »

Quelques minutes après la signature officielle de son contrat historique de huit ans ey 8,85 M$ par année, Lane Hutson n’a pas caché son bonheur.

Devant les médias, le jeune défenseur s’est montré ému, soulagé, et surtout reconnaissant envers l’organisation.

« Je voulais être ici. J’ai jamais douté. Je suis fier de cette équipe et je suis juste excité pour la suite. »

Dans un contexte tendu, où la rumeur d’un possible froid entre son clan et le Canadien faisait rage, ses paroles sont venues contrecarrer de plein fouet le narratif lancé par Elliotte Friedman.

Hutson a insisté sur l’unité du groupe et la confiance mutuelle qui a mené à cette entente. Son ton, son langage corporel, tout respirait la sincérité et surtout le soulagement d’avoir pu refermer un chapitre qui aurait pu dégénérer.

Martin St-Louis, lui aussi, n’a pas tardé à commenter. Et ses mots ont résonné comme un désaveu direct envers la version présentée par Elliotte Friedman.

« Il n’y a jamais eu de tension. Lane, c’est un gars intelligent, il savait ce qu’il voulait. Nous, on savait ce qu’on voulait. C’est juste une question de timing. »

Le coach a ensuite pris soin de rappeler que l’environnement autour du joueur avait toujours été sain, qu’il avait été « bien encadré » et que « rien n’a jamais dérapé ».

Ce genre de déclaration, lorsqu’elle est livrée par un entraîneur aussi respecté que St-Louis, donne une crédibilité immense à la position du Canadien et à la version de Kent Hughes.

En quelques heures, c’est le journaliste étoile de Sportsnet qui s’est retrouvé sur la défensive. L’interprétation selon laquelle Friedman aurait exagéré ou mal interprété la situation prend de l’ampleur, et le public semble maintenant se rallier derrière l’organisation.

La colère de Hughes envers Friedman est compréhensible. Car ce n’est pas la première fois que Friedman le met dans l’embarras. Lors d’une intervention précédente, le journaliste avait laissé entendre que le père de Hutson était trop impliqué, qu’il interéférait dans les négociations, et que les émotions de la famille ralentissaient le processus.

Hughes, un ancien agent, sait mieux que quiconque combien ces commentaires peuvent nuire à la dynamique entre les parties.

« Il y a eu beaucoup de bruit. Mais en fin de compte, ça s’est réglé à l’interne, entre gens qui veulent bâtir quelque chose ensemble », a-t-il conclu.

Et la réaction de Martin St-Louis allait dans le même sens :

« Je suis content que la boule de neige ne roule plus. Ça devenait lourd. On sentait que ça affectait tout le monde, pas juste Lane. »

Aujourd’hui, Hutson est lié pour huit ans. Mais ce que Hughes n’oubliera pas, c’est que dans une ville comme Montréal, même un informateur « neutre » comme Friedman peut jeter de l’huile sur le feu. Et le DG du CH ne tolère pas que ses négociations soient instrumentalisées pour faire le spectacle à la télé.

Friedman, cette fois, est allé trop loin.