Pavel Zacha à Montréal: Pierre LeBrun dévoile ses informations

Pavel Zacha à Montréal: Pierre LeBrun dévoile ses informations

Par David Garel le 2025-10-31

C’est terminé. Les spéculations peuvent s’arrêter là. Pavel Zacha ne sera pas échangé. Ni à Montréal. Ni à Vancouver. Ni ailleurs.

Pendant des mois, son nom a circulé dans toutes les conversations autour de la LNH. À Brossard, on murmurait que Kent Hughes cherchait un « stopgap » au centre, un joueur capable de tenir le fort pendant que Michael Hage se développe.

À Vancouver, on voyait en Zacha une solution temporaire pour épauler Elias Pettersson et stabiliser une ligne de centre décimée par les blessures. Mais aujourd’hui, la décision tombe : Boston ne bougera pas.

Pierre LeBrun, l’un des insiders les plus respectés de la ligue, a mis les points sur les « i » cette semaine. Oui, les Canucks de Vancouver ont bel et bien approché les Bruins cet été pour sonder la disponibilité de Zacha.

Oui, Kent Hughes avait lui aussi testé les eaux. Mais la réponse de Don Sweeney a été claire, nette et sans ambiguïté : « Oubliez ça. Pavel Zacha est au cœur de notre transition. Il ne partira pas. »

Et dans une organisation qui refuse le mot « reconstruction », ce message dit tout.

Du côté du Canadien, la logique était claire comme de l'eau de roche. Martin St-Louis et Kent Hughes savent que le poste de deuxième centre est le maillon faible du club.

Kirby Dach est fragile au point de même plus être un centre sur le 4e trio. Oliver Kapanen ne sera jamais un 2e centre et le jeune Michael Hage, repêché à Vegas en 2024, a besoin d’au moins une saison complète à l’université avant de pouvoir faire le saut.

C’est pour combler ce vide qu’on cherchait un Band-Aid, comme le disait Marco D’Amico à BPM Sports : un joueur fiable, capable de jouer 18 à 20 minutes par match, sans pour autant exiger un contrat de longue durée. Le genre de vétéran qui stabilise une structure le temps que la relève émerge.

Le nom de Nazem Kadri a évidemment circulé. Mais à 34 ans et avec quatre ans de contrat à 7 millions par saison, ce n’était pas réaliste.

Celui de Phillip Danault aussi. Mais le Québécois est déjà fini à la corde.

Restait donc Pavel Zacha, le parfait compromis. 28 ans, encore jeune, physique, discipliné, capable de jouer sur les deux unités spéciales. Bref, tout ce que Kent Hughes recherche dans un centre de transition.

Le problème, c’est que le Canadien n’était pas seul à le vouloir. À Vancouver, on s’est aussi mis sur le dossier dès le début de l’été. Elliotte Friedman, dans son balado 32 Thoughts, avait déjà laissé entendre que les Canucks s’étaient informés sur Zacha en juin. Et selon Pierre LeBrun, ces discussions se sont bel et bien matérialisées.

Les Canucks ont un besoin criant à la position de centre. Filip Chytil s’est encore blessé, on est allé chercher Lukas Reichel en panique à Chciago et le club n’a plus aucune profondeur derrière Pettersson.

Vancouver a donc proposé un ensemble de jeunes espoirs : Jonathan Lekkerimäki, un ailier droit suédois au tir explosif repêché en 2022 (15e au total), ou Tom Willander, défenseur droitier à haut potentiel, repêché au premier tour (11e au total) en 2023.

Une offre audacieuse, mais insuffisante pour faire plier Boston. Rappelons que les Bruins ont aussi refusé un package deal inclutant Jayden Struble, Joshua Roy et Oliver Kapanen cet été pour Pavel Zacha.

Les Bruins considèrent Zacha comme un joueur-clé de leur « retool », une reconstruction déguisée. À 28 ans, il est assez jeune pour faire partie de la prochaine version du club, mais assez expérimenté pour encadrer les jeunes. Et surtout, il est sous contrat jusqu’en 2026, à un prix raisonnable pour un centre de deuxième trio. (4,75 M$ par année)

Boston le voit comme un pont vers l’avenir.

Struble intéressait les Bruins pour ses qualités physiques et son style robuste, rappelant défenseurs typiques de Boston. Roy représentait un pari offensif, et Kapanen, une police d’assurance au centre et une jeunesse qui cadre avec les besoins des Bruins.

Mais Don Sweeney n’a jamais bougé.

Pour lui, Zacha est un joueur de noyau. 

Et dans une équipe où la relève à cette position est presque inexistante, céder un joueur de 28 ans en pleine possession de ses moyens n’aurait aucun sens.

Pierre LeBrun a d’ailleurs confirmé que les Bruins envisagent même de prolonger le contrat de Zacha l’été prochain, un an avant qu’il arrive à échéance. Ce n’est donc pas un joueur de passage : c’est une pierre angualire du "retool".

Ce que cette décision révèle, c’est surtout la ligne directrice de Boston.

On ne veut pas tout casser. On ne veut pas recommencer à zéro. On veut simplement réajuster, reconfigurer, rééquilibrer.

Et dans cette optique, Zacha incarne la stabilité. Il a le profil d’un leader silencieux, il travaille sans se plaindre, il peut jouer à l’aile comme au centre, et il est l’un des rares joueurs à produire dans un système offensif pourtant à bout de souffle.

Vendre Zacha reviendrait à envoyer un signal de panique.

Surtout si on l'envoie  chez l'ennemi montréalais.

Kent Hughes doit maintenant regarder ailleurs.

Parce que sans Zacha, le marché se rétrécit.

Nazem Kadri ? Trop vieux. Trop cher.

Phillip Danault ? Trop vieux, trop défensif, pas assez talentueux.

Casey Mittelstadt ? Trop inconstant.

Reste peut-être une option de transition : un joueur plus modeste, capable de tenir la baraque quelques mois, mais sans bouleverser la masse salariale. On pense à Alexander Wennberg de San Jose.

Mais la vérité, c’est que Montréal voulait Zacha parce qu’il représentait le juste milieu : pas un pari risqué, pas une star vieillissante, juste un vrai joueur de centre capable de gagner ses mises au jeu et d’aider Nick Suzuki à respirer un peu.

Le Canadien se retrouve dans un entre-deux : à un 2e centre de devenir un club d’élite.

Et dans cette zone grise, les joueurs comme Pavel Zacha deviennent les plus difficiles à acquérir, car ils incarnent exactement ce que tout le monde recherche : la stabilité.

Montréal devra patienter.

Michael Hage viendra, un jour, remplir ce rôle tant attendu. À moins que ce soit Alexander Zharovsky, le prodige russe qui joue au centre en ce moment.

Mais d’ici là, il faudra boucher le trou. 

À suivre...