Montréal a rarement l’occasion de mettre la main sur un joueur qui semble taillé sur mesure pour ses besoins les plus criants.
Et pourtant, voilà que Kiefer Sherwood ... oui, le même qui avait juré à Nick Suzuki qu’il lui ferait rater les Jeux olympiques lors du dernier affrontement contre Vancouver ... se retrouve soudainement au centre des discussions entourant le Canadien.
Ironique ? Presque trop beau pour être vrai. Mais surtout révélateur : ce genre de joueur-là manque cruellement au CH.
Parce que pendant que les partisans s’arrachent les cheveux face à une attaque souvent trop polie, trop propre, trop… soft, Sherwood lui est ailleurs dans la LNH en train de bâtir une réputation d’attaquant abrasif, irritant, infatigable.
Un joueur qui ne recule devant personne, qui frappe, qui forecheck, qui brasse la soupe et qui, en plus cette saison, produit à un niveau jamais vu dans sa carrière.
Pierre LeBrun l’a résumé parfaitement : « Sherwood attire énormément d’attention. Son style de jeu crie séries, et sa production est constante. »
Et ce n’est pas tout.
Selon David Pagnotta : « Montréal, Boston, Minnesota, Dallas… plusieurs équipes sondent les Canucks pour Sherwood. »
Quand un joueur à 1,5 M$ attire ce genre d’alignement, c’est que quelque chose se passe.
La valeur est claire : un ailier robuste, polyvalent, capable de jouer 17–18 minutes par match, d’être envoyé sur le PK, de créer du chaos et de se faire haïr par l’adversaire.
Exactement le prototype qui manque au CH dans un rôle de troisième trio qui a du mordant.
Et c’est là que l’ironie atteint un sommet : Sherwood est probablement l’un des joueurs qui a le plus “marqué” Suzuki… verbalement.
Un joueur qui avait promis l’enfer au capitaine du CH, un gars qui lui avait lancé des avertissements durs comme de la garnotte lors d’un match tendu, pourrait devenir… son coéquipier.
Montréal adore ce genre de scénario-là, surtout quand il se transforme en combustible émotionnel.
L’histoire serait parfaite : un ancien ennemi qui devient un allié indispensable.
Un gars qui passe du rôle de menace à celui de protecteur.
Et plus on regarde le profil du Canadien, plus ça fait du sens.
Cette équipe manque de joueurs avec du papier sablé. Pas du faux papier sablé, là.
Du vrai.
Celui qui marque les chevilles, qui égratigne la cage, qui dérange la soirée complète d’un défenseur adverse.
Sherwood, c’est ça.
Un mélange rare de robustesse, attitude et efficacité.
Un gars que tu veux dans ton équipe en avril, pas dans celle qui te frappe.
Le prix ? On parle d’un choix de 2e ronde, peut-être plus si la surenchère continue.
Vancouver aimerait un premier choix, selon LeBrun, et comme Pagnotta l’a dit : « Les équipes continuent de revenir, de vérifier, de pousser. »
Pas de panique pour les Ducks : ils veulent attendre, mesurer le marché, laisser les aspirants paniquer devant l’arrivée des séries.
Montréal peut entrer dans cette danse-là. Quand une fenêtre s’ouvre, même légèrement, Kent Hughes ne regarde pas ailleurs.
Et si Martin St-Louis veut bâtir une identité qui dépasse le “jouer vite, jouer bien”, il devra ajouter des joueurs capables de jouer lourd.
De résister au grind. De distribuer. De prendre un coup et d’en donner deux.
Dans cette optique, Sherwood coche toutes les cases.
Et pour une fois, une transaction qui sert autant l’identité que la performance pourrait enfin ramener un peu d’équilibre à une formation qui manque encore de viande autour de son noyau.
Si Sherwood débarque à Montréal, oublions l’histoire de menace envers Suzuki : ce serait probablement Suzuki lui-même qui lui tiendrait la porte du vestiaire.
À suivre ...
