Lane Hutson isolé des médias: Elliotte Friedman inquiète en direct

Lane Hutson isolé des médias: Elliotte Friedman inquiète en direct

Par David Garel le 2025-10-11

Le Canadien de Montréal vient d’arracher une victoire palpitante de 3-2 au United Center de Chicago, ruinant la fête du centenaire des Blackhawks, mais un malaise plane.

Un malaise profond qui n’a rien à voir avec le score. Alors que Kaiden Guhle jouait les héros à 15,7 secondes de la fin, que Cole Caufield et Zachary Bolduc brillaient sur l’avantage numérique, et que Samuel Montembeault s’offrait sa première victoire de la saison, un nom brillait par son silence : Lane Hutson.

Pour un troisième match consécutif, le jeune défenseur est resté invisible. Blanchi jusqu'à la dernière seconde, où il a amassé une passe secondaire sur le but de Kaiden Guhle,  nerveux, parfois déconnecté. Et ce n’est pas un hasard.

Au deuxième entracte de Hockey Night in Canada, Elliotte Friedman a lancé une véritable bombe en direct, jetant un froid glacial sur le vestiaire montréalais : selon ses sources, le CH veut maintenant retirer les négociations de contrat de Hutson de la sphère publique.

« Je vais vous dire quelque chose à propos de Lane Hutson, parce que ça circule en coulisses depuis quelques jours, et ce soir, j’ai eu plusieurs confirmations.

Le Canadien de Montréal, très clairement, veut que ce dossier sorte de la sphère publique. Ils sont inquiets de l’impact que tout ça a sur le jeune joueur. Le fait que tout le monde commente les négos, les montants, les années, ça commence à peser lourd. »

Et cette décision survient alors que le clan du joueur est en colère, furieux que les discussions aient été médiatisées à outrance.

Le dossier Hutson explose en pleine lumière.

Depuis des semaines, les spéculations fusent sur la durée et les modalités du contrat à venir entre le Canadien et Lane Hutson.

On parlait d’un pont de sept ans, puis de huit. On disait le clan du joueur hésitant. On murmurait que Ryan Barnes, directeur chez Quartexx, avait pris le relais des négociations en mode frontal, exigeant des bonus massifs à la signature et refusant la convention de retraite suggérée par le CH.

Puis, la scène s’est déplacée à Détroit : Barnes a rencontré Kent Hughes dans les estrades du Little Caesars Arena, pendant que Hutson disputait un match nerveux, fébrile, carrément méconnaissable. Selon Arpon Basu, le jeune défenseur espérait que la discussion se fasse loin des projecteurs. C’est raté.

« Lane Hutson espérait que, une fois le match commencé, tout cela ne serait plus une discussion publique, et qu’il pourrait se concentrer sur le hockey », a déclaré Basu à The Athletic. Or, c’est tout le contraire qui s’est produit. L’histoire s’est propagée comme une traînée de poudre.

Et pendant que les médias montréalais se félicitaient d’un dénouement imminent, le joueur, lui, s’effondrait mentalement sur la glace. Pour Basu, une entente en cours de saison est désormais peu probable.

Pourquoi le clan Hutson a vu rouge?

Si la famille Hutson est aussi furieuse, ce n’est pas qu’une question d’image. C’est une question de respect, de liquidité, et d’autonomie. 

Comme l’a révélé Nicolas Cloutier dans un article fouillé de TVA Sports, le litige tourne autour de l’utilisation de la convention de retraite, ce fameux outil fiscal canadien qui permet de reporter une partie du salaire à la retraite pour éviter une trop forte imposition. Mais cela signifie aussi moins d’argent maintenant. Et c’est là que ça coince.

Selon les scénarios étudiés, un contrat de 72 M$ (8 x 9 M$) pourrait ne donner que 2 M$ nets par année en liquidité immédiate à Hutson si l’on maximise la convention de retraite dès l’année 1.

Et c’est totalement insuffisant pour un joueur comme lui, qui paie déjà de sa poche pour une armée d’experts: nutritionniste, entraîneurs privés, logement adapté, etc. Deux millions, ce n’est pas assez pour l’entretien de son corps, et encore moins pour ses ambitions. Son clan s’est senti insulté.

Et surtout, selon plusieurs sources, le CH aurait refusé un montage contractuel à la Dobson (11 M$ de bonus les trois premières années), préférant miser sur un plan fiscal “plus avantageux à long terme”.

Mais pour Hutson, comme pour ses parents, l’argent, c’est maintenant qu’il est utile. Pas à 36 ans. Et ils l’ont fait savoir.

Dans un match où le CH a dominé l’indiscipline de l’adversaire, profité de 10 avantages numériques, et imposé un jeu physique soutenu, Hutson réussi à amassé une passe en fin de match, quand on a retiré le but à Juraj Slafkovsky et qu'on a donné le but à Guhle.

Hutson a évité d'être blanchi... à la dernière secondes. Et les entraîneurs le savent. Cela le sauve médiatiquement.. On doit l'isoler des journalistes. Parce qu’il ne tient plus mentalement.

Selon les informations obtenues samedi matin, Kent Hughes aurait texté comme un fou plusieurs interlocuteurs à Chicago, visiblement inquiet. 

Il a même été aperçu par plusieurs journalistes en train de marcher rapidement, téléphone collé à l’oreille, dans les corridors du United Center. Il sait que le joueur est à bout. Et il sait que le torchon brûle avec Quartexx. L’objectif désormais : faire taire les rumeurs, calmer les médias, et geler les discussions pour un temps.

Mais comme l’a souligné Elliotte Friedman en ondes :

 « Ce ne serait pas surprenant que les négociations prennent une tournure complètement différente. Il se pourrait que les deux parties décident de mettre ce dossier de côté pour protéger le joueur. Mais ils continuent de se parler. » 

Une tournure dramatique, mais peut-être nécessaire pour sauver la saison du joueur.

La situation de Hutson tranche radicalement avec l’élan positif qui anime d’autres jeunes du CH. Zachary Bolduc, encore une fois, a marqué un but opportun.

Cole Caufield continue d’être clutch dans les moments clés. Et Kaiden Guhle, malgré sa réputation de porcelaine,  a marqué le but de la victoire avec l’intensité d’un vétéran, tout en couchant le géant Louis Crevier d'une droite percutante qui l'a défiguré.

Même Montembeault semble vouloir défendre son filet avec plus de stabilité. Le groupe se tient, le groupe avance, le groupe grandit.

Sauf Hutson. Et ça crève les yeux. Le malaise n’est plus discret. Il se lit sur son visage, dans ses réactions sur le banc, dans ses décisions hâtives.

 Son père, selon plusieurs sources, aurait même soufflé l’idée de tout arrêter cette année. Ne rien signer. Attendre. Tester le système. Et se protéger.

Ce dossier est aussi révélateur d’un affrontement idéologique plus large. Kent Hughes, lui-même ancien agent de joueurs, croit profondément en la valeur des structures fiscales canadiennes.

Il veut bâtir autour de la convention de retraite, utiliser les outils du fisc pour maximiser les contrats à long terme. Il l’a fait avec Caufield, Dobson, Slafkovsky.

Mais Quartexx veut des liquidités. Leur modèle repose sur les bonus à la signature, le cash immédiat, le pouvoir de négociation. Pour eux, le joueur doit avoir le contrôle total sur ses finances, maintenant.

Et dans le cas Hutson, ils ne feront aucun compromis...