Les fans du Canadien de Montréal attendaient peut-être le retour de Kirby Dach comme un sauveur. Et ils n’ont pas tort. Parce qu’en son absence, le bluff de Martin St-Louis commence à s’effriter.
Officiellement, sur la feuille de match, la deuxième ligne du CH varie selon les soirs.
Un coup Demidov, un coup Newhook, un soupçon de Bolduc ou même de Kapanen, juste assez pour semer le doute.
Mais dans les faits, la vraie deuxième ligne du Canadien en ce moment, c’est celle formée de Jake Evans, Josh Anderson et Brendan Gallagher.
Et ça, ça glace le sang.
Dans les deux derniers matchs, Jake Evans a joué plus de 18 minutes par rencontre, affrontant les meilleurs trios adverses, dans toutes les situations possibles. Un rôle normalement réservé à… un deuxième centre.
Ajoutez à ça Josh Anderson, qui patine comme un buffle enragé même s’il ne produit pas grand-chose, et Brendan Gallagher, qui est peut-être en fin de carrière, mais qui obtient encore 14 à 15 minutes par match.
Et vous avez le trio vétéran qui fait tout le sale boulot.
Martin St-Louis ne l’a jamais dit ouvertement, mais il suffit de regarder les minutes de jeu pour comprendre.
Ce n’est pas Demidov, ce n’est pas Kapanen, ce n’est pas Veleno ni Bolduc qui forment la deuxième ligne.
Ce sont les trois gars à l’ancienne, les grinders, les chiens de garde du vestiaire.
Depuis la blessure de Kirby Dach, l’attaque du Canadien s’est décomposée de manière subtile, mais brutale.
On pensait que Joe Veleno, inséré dans l’alignement pour combler le trou, allait avoir sa chance.
Résultat : 9 minutes 36 secondes de temps de jeu en moyenne, 6 secondes sur l’avantage numérique, et un billet direct pour l’oubli.
Martin St-Louis n’a pas confiance. Pas à Veleno. Pas à Beck. Pas à Bolduc. Et encore moins à un Kapanen encore trop tendre pour les responsabilités d’un vrai deuxième centre.
Pendant ce temps, Nick Suzuki voit son temps de jeu grimper à 21 minutes 37 secondes lors du dernier match. Il tient le fort. Mais à quel prix ?
En point de presse, Martin St-Louis joue la carte du flou :
« On essaie différentes choses. On veut voir comment certains gars réagissent dans des situations difficiles. »
Traduction : le coach essaie de faire passer une ligne de soutien pour une ligne offensive. Il camoufle le vide, il bricole, il mise sur l’effort, l’intensité, le leadership.
Mais tu n’avances pas loin en série avec Gallagher, Anderson et Evans comme deuxième trio. Et tout le monde le sait.
Demidov, Kapanen, Newhook : des joueurs de 3e trio promus par défaut
Ivan Demidov brille… à petites doses. 12 à 13 minutes par match, tout au plus.
Oliver Kapanen ? Même combat.
Alors on fait semblant. On jongle. On crée des illusions.
Mais la réalité est implacable : Martin St-Louis ne fait pas confiance à ses jeunes pour prendre le relais de Kirby Dach.
Zachary Bolduc : l’oublié qui devait exploser
On pensait que Zachary Bolduc, auteur de 3 buts en 4 matchs, allait se tailler un rôle accru.
Mais surprise : 11 minutes de temps de jeu au dernier match.
Il a fondu dans le paysage comme une flamme dans le vent. L’éclosion attendue n’est jamais venue. Et Martin St-Louis, fidèle à lui-même, a préféré resserrer les boulons avec ses vétérans.
Conclusion : la profondeur offensive du CH prend l’eau
Quand ta vraie deuxième ligne, c’est Evans-Gallagher-Anderson, tu sais que ta hiérarchie est bancale. Que tes espoirs n’ont pas percé. Que la structure repose sur l’émotion et la loyauté plus que sur le talent brut.
Et pendant ce temps-là, Nick Suzuki, le capitaine silencieux, accumule les minutes comme une éponge absorbe la pression.
Le bluff de Martin St-Louis est peut-être utile à court terme.
Mais à long terme, les limites du Canadien explosent en pleine lumière.
Misère...
