Pendant que le marché des transactions s’enflamme autour des centres vedettes de la LNH, de Tage Thompson à Sidney Crosby, en passant par Jared McCann, une chose est désormais certaine à Montréal : Michael Hage ne bougera pas.
Le jeune prodige de l’Université du Michigan représente aujourd’hui bien plus qu’un simple espoir NCAA. Il est le projet central du plan de reconstruction de Kent Hughes, le pilier sur lequel repose la prochaine décennie du club.
Et si certains clubs, comme Buffalo ou Pittsburgh, ont tenté de glisser son nom dans des discussions, la réponse de Montréal a été ferme, presque glaciale : non, Hage ne partira pas.
On l’a souvent dit, mais rarement avec autant de clarté : le Canadien n’a jamais trouvé ce deuxième centre capable de faire la différence dans les deux sens de la patinoire.
Suzuki est le capitaine, le métronome, le cerveau. Mais derrière lui, les expérimentations se sont succédé : Dach, Evans, Newhook, Kapanen… sans jamais offrir cette combinaison parfaite d’intelligence, de puissance et d’instinct.
Et c’est là que Michael Hage entre dans le portrait.
Repêché avec un plan clair, formé dans l’environnement ultra-compétitif de Michigan, il incarne cette nouvelle génération de centres complets, capables de dicter le rythme d’un match sans avoir besoin d’un nom sur les lèvres de tous les partisans.
Les Canadiens croient en lui, non pas comme un simple projet à long terme, mais comme un futur centre top-6 assuré.
Et Hage, lui, ne se voit pas autrement.
« Le Canadien croit en moi comme centre, et j’ai travaillé fort cet été pour bâtir mon corps et jouer le jeu que je veux jouer à cette position », a déclaré Hage à RG Média.
« J’ai voulu améliorer mon patin et mon tir, être une menace offensive. »
Des paroles fortes, prononcées avec calme et conviction. Et sur la glace, les résultats suivent : trois buts en quatre matchs dès le début de sa saison "sophomore" à Michigan. Un message clair envoyé à ceux qui doutaient encore : il est prêt à mener.
L’évolution de Michael Hage est méthodique, presque scientifique.
Il n’a rien laissé au hasard cet été : travail sur la posture, la force du tronc, la précision du tir, la vitesse de réaction sur les replis. Il est revenu sur la glace plus fort, plus rapide et surtout plus conscient de ce qu’il doit devenir.
Pour lui, la clé, c’est la constance à deux cents pieds.
« Mon jeu est basé sur la création, mais ça ne commence pas seulement dans la zone offensive. Je dois être créatif défensivement aussi », a-t-il ajouté.
C’est cette compréhension globale du jeu qui fascine Martin St-Louis et le département du développement des joueurs du Canadien.
Contrairement à d’autres espoirs qui carburent à l’instinct, Hage, lui, analyse, structure et répète. Il pense le hockey. Il le respire.
Et à chaque fois qu’il touche la rondelle, on sent cette fluidité que le CH cherche désespérément chez ses jeunes.
À l’Université du Michigan, on ne forme pas seulement des joueurs, on forge des leaders. C’est une culture où la compétition interne est aussi intense que celle d’un vestiaire professionnel.
Hage s’y est taillé une place de choix dès sa première saison, mais cette année, il s’y affirme comme un meneur.
« Je veux être une menace dans les deux sens de la glace et aider Michigan à viser le championnat national », dit-il.
Sous la supervision d’un encadrement élite, il apprend à gérer la pression, la fatigue, les responsabilités.
Et depuis cette saison, un visage bien connu de Montréal est venu l’épauler : Max Pacioretty, désormais membre du personnel hockey de Michigan.
Leur relation, selon Hage, est déjà déterminante :
« Max est incroyable à côtoyer. Il apporte une rigueur professionnelle, une vision du jeu et une expérience qui nous élèvent tous. Il me parle beaucoup de constance et de préparation. »
Un ancien capitaine du Canadien, formant un futur centre du Canadien. L’histoire s’écrit d’elle-même.
Buffalo et Pittsburgh peuvent oublier ça.
Les discussions de coulisses sont inévitables dans une ligue obsédée par les échanges, mais le dossier Hage est verrouillé.
Certains dirigeants, notamment à Buffalo et Pittsburgh, ont sondé le terrain récemment.
Les Sabres, en pleine tempête après un départ catastrophique, ont exploré des scénarios où ils pourraient envoyer Tage Thompson à Montréal.
Et du côté des Penguins, le nom de Sidney Crosby circule toujours comme une carte de prestige à jouer si le capitaine décidait de conclure sa carrière ailleurs.
Mais Kent Hughes n’a pas bougé.
Pourquoi? Parce que ni Thompson ni Crosby ne représentent la vision à long terme du Canadien.
Crosby a 38 ans et n’a jamais voulu quitter Pittsburgh pour un vrai projet de reconstruction.
Thompson, aussi talentueux soit-il, coûterait trop cher en actifs immédiats au moment où l'on se parle.
Et surtout, Montréal n’a aucune raison de sacrifier son futur pour combler un vide temporaire.
Le vrai deuxième centre de l’avenir, il est déjà sous contrat à Michigan.Il s’appelle Michael Hage.
Dans les discussions entre directeurs généraux, certains noms sont parfois mentionnés pour tester la température.
Mais d’autres sont carrément barrés avant même que la conversation commence.
Hage fait partie de cette deuxième catégorie.
À Brossard, on parle de lui avec le même ton qu’on utilise pour Lane Hutson ou Ivan Demidov : celui d’un joueur qu’on construit autour de, pas qu’on échange.
Et ce n’est pas un hasard.
Depuis des années, le CH accumule les ailiers, les défenseurs et les gardiens prometteurs, mais le centre, cette pièce centrale du jeu moderne, restait une faiblesse d'entreprise.
Hage comble ce trou. Définitivement.
Sa progression à Michigan, son sérieux, son instinct, tout indique qu’il sera prêt plus vite qu’on ne le pense.
Et dans le plan 2026 de Kent Hughes, celui où Montréal veut officiellement rebasculer dans le groupe des aspirants, Hage est déjà inscrit au centre du deuxième trio, entouré de jeunes talents.
Même à distance, le nom de Hage résonne déjà à Montréal.
Suzuki, Caufield et même Demidov ont mentionné à quelques reprises suivre ses matchs au Michigan.
Les dirigeants du CH, eux, le voient comme le joueur-pivot parfait pour supporter Suzuki dans les années à venir.
Ce qu’ils aiment chez lui, c’est sa discipline et sa maturité précoce.
Pas d’arrogance, pas de fausses promesses, juste du travail constant.
Ce profil “pro-ready”, c’est ce qui avait séduit le Canadien lors du repêchage. Et aujourd’hui, chaque semaine confirme que le pari était bon.
Kent Hughes a déjà prévenu ses proches collaborateurs : Hage fait partie du noyau 2026-2032.
L’objectif est de bâtir autour de deux trios de feu:
Après le trio de Suzuki, Caufield et Slafkovsky, imaginez un trio avec Hage, Demidov et Bolduc...en attendant Zharovsky...C’est un plan d’équilibre, pas d’impulsivité.
Alors quand des équipes comme Buffalo ou Pittsburgh font des appels, la réponse est toujours la même : “On écoute, mais pas pour lui.”
Et c’est ce qui fait la différence entre une équipe qui réagit et une équipe qui construit.
Michael Hage le sait.
Il le dit lui-même : il ne joue pas pour prouver qu’il mérite sa place.
Il joue pour être le prochain grand centre du Canadien.
Et tant que cette conviction habite son jeu, Kent Hughes peut dormir tranquille. Peu importe les rumeurs, les coups de fil, les offres ou les titres des journaux : Hage n’ira nulle part.
Il est le futur de Montréal, pas sa monnaie d’échange.