Signature chez le CH: Mike Matheson confirme le salaire désiré

Signature chez le CH: Mike Matheson confirme le salaire désiré

Par David Garel le 2025-10-19

Alors que la poussière retombe sur le dossier Lane Hutson, fraîchement signé à rabais, une nouvelle négociation contractuelle vient de s’ouvrir en coulisses chez le Canadien de Montréal.

Et celle-ci s’annonce beaucoup plus compliquée que prévu. Car contrairement à ce que plusieurs croyaient, Mike Matheson n’a pas l’intention de se vendre à rabais.

Le vétéran défenseur québécois, pilier du CH depuis son acquisition en juillet 2022, est à la recherche d’un contrat à long terme de six ans minimum, avec un salaire annuel de 7 millions de dollars. Un chiffre qui fait sourciller dans les bureaux du Centre Bell.

Depuis deux saisons, Matheson joue un rôle de plus en plus complet dans l’alignement de Martin St-Louis. À 31 ans, il est le défenseur le plus utilisé de l’équipe (plus de 22 minutes par match), et malgré l’arrivée de Noah Dobson et l’éclosion de Lane Hutson, il demeure essentiel.

Mais ce statut, il veut maintenant le monnayer pleinement. Son agent Philippe Lecavalier (Kent Hughes est son ancien patron chez Quartexx Management), refuse pour l’instant tout rabais, même minime.

Et dans l’entourage du Canadien, plusieurs sont surpris. Matheson a souvent répété qu’il voulait finir sa carrière à Montréal, qu’il aimait la ville, la pression médiatique, et l’idée de participer à la reconstruction.

Mais aujourd’hui, le message est clair : il veut un contrat à sa juste valeur de marché, et non une réduction dictée par l’exemple Hutson.

Le clan Matheson ne s’en cache pas. Il a en main une série de comparables contractuels récents pour appuyer sa demande de 7 M$ annuellement. Parmi eux :

Brady Skjei, 7 M$ x 7 ans avec les Predators à 31 ans.

Neal Pionk, 7 M$ x 6 ans avec les Jets à 30 ans.

Jake Walman, 7 M$ x 7 ans avec les Oilers à 29 ans.

Brandon Montour, 7,14 M$ x 7 ans avec le Kraken à 30 ans.

Dans tous les cas, il s’agit de défenseurs de la même génération que Matheson, dont les profils sont similaires ou même inférieurs en impact défensif, selon les statistiques avancées.

Et contrairement à Montour, Matheson n’a jamais été blessé à long terme depuis son arrivée à Montréal. Il est l'un des meilleurs patineurs de la LNH, vieillit bien, et offre encore une valeur tangible dans toutes les situations de jeu, même s’il a été retiré de la deuxième vague du powerplay.

« Depuis qu’il est ici, il a fait tout ce qu’on lui a demandé », a rappelé Jeff Gorton cette semaine, en évoquant la fiabilité et la polyvalence de son défenseur québécois. Une déclaration qui illustre à quel point Matheson a été irréprochable dans son rôle. Mais cela suffit-il pour lui garantir un contrat aussi long et aussi riche?

Dans l’ère Kent Hughes, une tendance s’est installée : demander des rabais aux vedettes pour bâtir une équipe compétitive sous le plafond. Caufield a signé pour 7,85 M$, Hutson a accepté 8,85 M$. Et dans les prochains mois, Bolduc et Demidov (cet été) vont aussi accepter de signer à rabais.

Dans ce contexte, offrir 7 M$ à un vétéran de 32 ans (en 2026) pourrait paraître déconnecté. D’autant que la direction du CH aimerait limiter son contrat à 4 ou 5 ans, au lieu de 6 ou 7, comme l’exige le clan Lecavalier.

Mais du côté de Matheson, l’argument est simple : c’est son dernier contrat, et il mérite d’être payé comme un leader d’impact.

« Il faut que ce soit quatre ou cinq ans maximum pour que ça ait du sens pour le CH. Quel sera le chiffre magique ici? », a lancé Pierre LeBrun sur TSN, en soulignant que les négociations vont bientôt s’amorcer de façon formelle. Et elles risquent de faire couler beaucoup d’encre.

L’autre donnée que personne n’ose trop dire publiquement, mais que tout le monde dans la LNH comprend, c’est que Mike Matheson est l’un des meilleurs amis de Sidney Crosby.

Les deux hommes sont proches. Ils se parlent souvent, mangent ensemble, et Matheson pourrait être un facteur déterminant dans la décision finale de Crosby quant à son avenir.

« On mange ensemble, on se texte, on se parle au téléphone. Ce sont des grands amis », a déclaré Renaud sur les ondes de TVA Sports, mercredi. Et selon lui, une transaction de Crosby à Montréal est loin d’être farfelu.

« C’est sûr que ça va arriver. Faut juste que Sidney dise oui », a-t-il lancé sans détour.

Mais attention : cela rend le dossier Matheson encore plus stratégique. Si tu veux séduire Crosby, tu dois sécuriser Matheson. Et si tu veux sécuriser Matheson, tu dois lui offrir un contrat à la hauteur de son importance.

Le message envoyé dans les coulisses est que Crosby hésite encore à quitter Pittsburgh, mais si une organisation veut mettre toutes les chances de son côté, Matheson est une pièce maîtresse du plan.

« Pour Crosby, c’est plus facile pour nous de discuter de ce dossier-là que pour lui de prendre la décision. Crosby est quelqu’un qui adore sa routine. Si tu déménages, tu n’as plus la même routine, mais si quelqu’un peut l’aider là-dedans, c’est bel et bien Mike Matheson. »

Voilà ce qu’a conclu Lavoie, en résumant le rôle sensible du #8 du Tricolore.

Chose certaine, le Canadien n’a pas l’intention d’échanger Matheson. Toutes les rumeurs qui circulaient cet été ont été balayées. Matheson veut rester. Et le CH veut le garder. Mais entre l’intention et l’exécution, il y a un monde.

Les prochaines semaines seront donc cruciales. Car si Kent Hughes veut éviter un feuilleton qui traîne jusqu’en 2026, il devra poser un geste fort dès l’hiver.

En coulisses, certains avancent que le CH pourrait proposer 5 ans à 6,25 M$ pour tenter de rejoindre le clan Lecavalier à mi-chemin. Mais pour l’instant, le clan Matheson campe sur sa position : 6 ou 7 ans, à 7 M$ minimum.

Si Montréal veut vraiment devenir un club aspirant d’ici 2027, chaque décision compte. Et celle de Matheson est un test de culture. Donner 7 M$ à un vétéran, dans une culture de rabais, pourrait provoquer des réactions dans le vestiaire et chez les agents. Mais le perdre, ou le froisser, serait un signal tout aussi inquiétant.

Matheson incarne la culture Hughes-Gorton depuis le début. Il s’est plié à toutes les consignes. Il a encadré Hutson. Il joue en désavantage. Il ferme la porte contre les Crosby, McDavid et Matthews. Et il est l’un des seuls capable de parler à Sidney Crosby à cœur ouvert.

Alors oui, ce contrat sera peut-être le plus difficile à gérer de toute l’année 2026. Mais c’est aussi celui qui pourrait, littéralement, ouvrir la porte à la plus grande acquisition de l’histoire moderne du CH.