Quand IncarceratedBob parle, on écoute.
L’informateur coloré, mais redoutablement bien branché, a déjà créé la commotion à Montréal en annonçant, contre toute attente, la nomination de Martin St-Louis comme entraîneur-chef du Canadien en 2022. À l’époque, personne n’y croyait, et pourtant, c’est arrivé.
Voilà pourquoi sa dernière révélation mérite d’être prise au sérieux. Selon lui, les quatre équipes les plus actives au téléphone ces jours-ci sont :
Le Canadien de Montréal.
Les Ducks d’Anaheim.
Les Blackhawks de Chicago.
Les Maple Leafs de Toronto.
Et forcément, les connexions sont faciles à tracer.
Commençons par l’évidence : Montréal et Anaheim.
Le Canadien veut Mason McTavish. Tout le monde le sait. Depuis des semaines, le nom du jeune centre de 22 ans revient avec insistance. Il coche toutes les cases : gros gabarit, fiable défensivement, capable de gagner ses mises au jeu, et surtout, un centre productif prêt à jouer derrière Nick Suzuki dès maintenant.
Mais si Kent Hughes rêve de l’ajouter à sa formation, il se heurte à un mur : Anaheim exige David Reinbacher ou Michael Hage dans la transaction. Deux jeunes jugés intouchables par Montréal.
Conclusion? Le dossier stagne. Et tant que le CH refusera d’inclure un de ses joyaux, l’échange restera un mirage.
Là où IB surprend, c’est en mettant Chicago dans l’équation.
Tout le monde croyait que le contrat de Carey Price (10,5 M$ jusqu’en 2026) finirait assurément à San Jose, l’équipe-poubelle classique pour absorber des salaires. Mais les Blackhawks entrent en scène.
Les Sharks ne sont plus assurés d'avoir le privilège de frapper le coup de circuit comptable de la LNH: un cap hit monstrueux de 10,5 M$, mais un maigre salaire de base de 2 M$ à verser, puisque son bonus de 5,5 M$ est payé par le Canadien le 1er septembre.
Ajoutez à cela le fait qu’une grande partie du montant est couvert par une assurance, et vous obtenez un scénario idéal pour une équipe en reconstruction.
Pourquoi? Parce que les Hawks doivent absolument atteindre le plancher salarial. Après la reconstruction radicale autour de Connor Bedard, Chicago manque cruellement de gros contrats. Absorber celui de Price, même si le gardien ne jouera plus jamais, devient une solution logique.
Surtout que le DG Kyle Davidson voudra tout liquider à la prochaine date limite des transactions. Price pourra alors le sauver pour le plancher salarial.
Pour Montréal, ce serait une libération. Kent Hughes n’aurait plus besoin de jongler avec la LTIR et pourrait libérer de l’espace réel pour attaquer un joueur comme McTavish.
Une transaction double en vue?
Ce qui excite dans cette rumeur, c’est la possibilité d’un scénario à deux volets :
Envoyer le contrat de Carey Price à Chicago, qui a la flexibilité nécessaire et qui doit atteindre le plancher.
Finaliser une transaction avec Anaheim pour McTavish, en utilisant l’espace ainsi libéré et un package d’espoirs/choix, mais sans Reinbacher ni Hage.
Même si, à première vue, la transaction pour Mason McTavish semble impossible sans inclure le joueur de centre ou le défenseur droitier, le fait que le Canadien négocie actuellement avec Chicago plutôt qu’avec San Jose en dit long.
C’est un indice majeur.
Cela veut dire que, dans les coulisses, le CH prépare bel et bien la sortie du contrat Price… et que Chicago est maintenant la destination la plus probable.
Bref, Carey Price vers Chicago, c’est le signe concret que Hughes manœuvre en parallèle : il règle son problème comptable avec les Hawks, tout en gardant la porte entrouverte pour McTavish… même si le prix demeure trop élevé pour le moment.
C’est ambitieux, c’est risqué, mais c’est typiquement le genre de manœuvre que Kent Hughes adore sortir au mois d’août.
Rappelons-le : Monahan en 2022, Petry en 2023, Laine en 2024. Trois étés de suite, Hughes a bougé à la fin de l’été. Pourquoi pas un quatrième?
Malgré tout, le problème reste le même : Anaheim insiste pour Reinbacher ou Hage. Montréal refuse.
David Reinbacher : premier choix du CH en 2023, perçu comme l’avenir à la droite derière Noah Dobson.
Michael Hage : choix de 2024, éblouissant au camp de développement, considéré comme un futur 2C.
Les Ducks savent que sans un de ces noms, la valeur de l’offre de Montréal est inférieure à celle de Detroit (qui met Axel Sandin-Pellikka sur la table, un choix de première ronde et d'autres éléments) ou de la Caroline (qui propose Dominic Badinka et un choix de première ronde au minimum).
Mais il y a une nuance : si Montréal ajoute un choix de première ronde et trouve un moyen d’inclure un contrat encombrant qui peut aider les Ducks(Josh Anderson?) et plusieurs autres éléments, peut-être que Verbeek écoutera.
Le problème reste le même: Kent Hughes ne veut pas sacrifier son choix de 1ère ronde, par peur d'être dans la loterie pour le prodige générationnel Gavin McKenna.
Pour McTavish, Hughes serait prêt à envoyer un choix protégé à Anaheim (top 5? top 10?), mais ce ne sera pas assez pour les Ducks.
Revenons à IB The Gambler.
Oui, ses sorties sont souvent spectaculaires. Mais dans le cas du Canadien, il a déjà frappé un coup de circuit monumental avec St-Louis en 2022. Résultat : quand il affirme que Hughes, Verbeek et Davidson (Chicago) sont au téléphone, on ne peut pas balayer ça du revers de la main.
Ça ne veut pas dire que tout est déjà ficelé. Mais ça confirme une chose : le mois d’août ne sera pas calme à Montréal. Hughes prépare quelque chose. Et ce quelque chose implique probablement Anaheim et Chicago.
Toutes les routes mènent à une date : le 1er septembre.
Pourquoi? Parce que c’est à ce moment que le boni de Carey Price est versé, rendant son contrat plus facile à bouger. Et c’est aussi à ce moment que les équipes veulent clarifier leur masse salariale avant le camp.
Si Hughes réussit à combiner le départ de Price à Chicago (ou Pittsburgh ou San Jose) et l’arrivée de McTavish en même temps, il signera un été historique.
Et même s'il ne fait que transiger le contrat de Carey Price et échoue dans le dossier McTavish, une autre transaction surviendra.
Après tout, le nom de Jared McCann (Seattle) circule toujours à Montréal...