Être la conjointe d’un joueur de hockey professionnel, c’est vivre dans un équilibre fragile entre rêve et précarité.
Quand tout va bien, la vie est dorée : contrats garantis, luxe tranquille, reconnaissance publique. Mais quand la glace se met à craquer sous les patins, tout s’effondre. Et c’est exactement ce qui est en train de se passer pour Jordan Laine, la femme de Patrik Laine, à Montréal.
Depuis quelques jours, ses confidences sur les réseaux sociaux ont ému et inquiété les partisans. Elle ne parle pas de chiffres ni de hockey. Elle parle d’angoisse. D’incertitude. De la peur très humaine de voir son monde basculer.
« Honnêtement, je me sens anxieuse en tout temps parce que c’est évidemment un événement majeur de ma vie qui est totalement hors de mon contrôle », a-t-elle confié dans une session de questions et réponses.
Derrière cette phrase simple se cache toute la vérité du moment : Jordan Laine sait que c’est la fin.
Jordan Laine a toujours été discrète. Présente mais effacée. Elle n’a jamais cherché la lumière ni utilisé la notoriété de son mari pour exister.
Mais cette fois, son ton trahit quelque chose de plus profond : une femme lucide, qui regarde son mari glisser vers la sortie sans pouvoir rien faire.
Elle dit croire que « tout arrive pour une raison ». Elle dit être fière de Patrik, de sa mentalité, de ses efforts. Mais entre les lignes, on lit l’inquiétude d’une épouse qui voit son homme se battre contre un destin déjà écrit.
Patrik Laine n’est plus le tireur d’élite qu’il était à Winnipeg ou même à Columbus. À Montréal, il s’éteint lentement. Et Jordan le sait.
Le contrat de Laine se termine à la fin de la saison 2025-2026. Il lui reste encore quelques mois pour convaincre Kent Hughes et Martin St-Louis qu’il mérite une prolongation. Mais rien ne laisse croire que le Canadien ira dans cette direction.
L’organisation ne lui fait plus confiance. Le vestiaire a tourné la page. Et l’entraîneur, malgré ses déclarations diplomatiques, semble épuisé de devoir le défendre.
Jordan, elle, vit ce déclin de plein fouet. Les conjoints de joueurs le savent : la fin d’un contrat, c’est souvent la fin d’une stabilité.
L’angoisse qu’elle décrit, c’est celle de toutes ces femmes qui doivent envisager, du jour au lendemain, un déménagement, une nouvelle ville, une nouvelle vie.
Mais dans son cas, la perspective est encore plus sombre : ce n’est pas seulement un changement d’équipe qu’elle anticipe. C’est peut-être la fin de la carrière de son mari en Amérique du Nord.
Montréal est le rêve... devenu cauchemar...
Quand Patrik Laine a rejoint le Canadien, Jordan croyait sincèrement que c’était un nouveau départ. Montréal, la passion du hockey, une ville vivante, cosmopolite, pleine de promesses.
Ils s’étaient installés dans un appartement du centre-ville, avaient commencé à s’attacher à la culture locale, aux cafés, aux promenades le long du canal Lachine.
Mais très vite, la réalité du marché montréalais s’est imposée. La pression, les critiques, les rumeurs quotidiennes, les émissions de télévision qui décortiquent chaque présence sur la glace.
Jordan, qui croyait pouvoir vivre une expérience enrichissante, se retrouve aujourd’hui dans une atmosphère lourde, tendue, où chaque défaite devient un drame personnel.
Elle l’a dit avec des mots simples : elle se sent anxieuse. Parce qu’à chaque match, elle regarde son mari perdre un peu plus de crédibilité, d’assurance et de respect.
Sur la glace, Laine est devenu un indésirable. Les chiffres sont sans appel : peu de tirs, peu d’impact, aucune contribution tangible au jeu collectif. Il n’est plus un atout, il est un fardeau.
Martin St-Louis a tout essayé. Le top-six, le power play, puis la descente sur le quatrième trio. Mais rien ne change. Pire, Laine semble s’être résigné. Il ne se bat plus. Il flotte.
Son nom ne circule même plus sérieusement sur le marché des transactions. Plusieurs sources confirment que le Canadien ne reçoit aucun appel à son sujet. Les autres équipes savent que son contrat est trop lourd et que sa motivation est en ruine.
Dans ces conditions, le ballottage devient l’option la plus probable. Personne ne le réclamerait, mais cela permettrait à Montréal de l’envoyer à Laval, au moins temporairement, pour alléger la masse salariale et retrouver un minimum de cohérence dans le vestiaire.
Mais que ferait Patrik Laine si on lui annonçait qu’il devait descendre dans la Ligue américaine ? Probablement qu’il refuserait. Et c’est là que la perspective du retour en Europe commence à devenir réaliste.
C’est sans doute ce que redoute Jordan. La Finlande, la Suisse, la Suède… ou même la Russie.
Autant de destinations où Laine pourrait terminer sa carrière avec un salaire confortable et un mode de vie plus paisible.
En Suisse, les équipes de haut niveau offrent aux anciens joueurs de la LNH des contrats tellement confortables : logement payé, voiture fournie, salaire à six chiffres net d’impôts. Une retraite dorée pour ceux qui n’ont plus la flamme.
En Finlande, Laine redeviendrait une vedette nationale. Tous les clubs seraient prêts à l’accueillir les bras ouverts. Il serait chez lui, dans sa langue, sans les projecteurs impitoyables de Montréal.
Mais pour Jordan, ce serait une déchirure. Quitter Montréal, c’est quitter un mode de vie nord-américain auquel elle s’était attachée. C’est aussi admettre que le rêve de la LNH est terminé.
Dans les témoignages de femmes de joueurs, on retrouve toujours la même douleur : l’impuissance. Voir celui qu’on aime se battre contre sa propre chute.
Jordan, dans ses réponses, essaie de rester digne. Elle parle de fierté, de courage, de patience. Mais sa phrase sur le manque de contrôle est la plus révélatrice : elle n’a plus prise sur rien.
Chaque matin, elle ne sait pas si son mari sera encore dans l’alignement. Si un appel du directeur général ne va pas tout bouleverser. Si, demain, il ne lui faudra pas plier bagage.
Et le pire, c’est qu’elle sait que Patrik lui-même n’y croit plus.
Publicement, Laine répète qu’il veut signer une prolongation à Montréal. Qu’il aime la ville, les partisans, l’ambiance du vestiaire. Mais tout le monde sent que ce discours sonne faux.
Ses performances ne suivent pas, son attitude non plus. Il dit vouloir être la « meilleure version de lui-même », mais il n’a jamais semblé aussi loin de cette promesse.
Même Kent Hughes, qui avait encore l’été dernier une certaine foi en lui, a dû intervenir directement pour tenter de rallumer l’étincelle. Il l’a admis dans une entrevue avec La Presse :
« Je lui ai parlé de son jeu à 5 contre 5. Je lui ai dit que les attentes n’étaient pas qu’il marque 40 buts, mais qu’il montre des améliorations à 5 contre 5. »
Un discours paternel, comme si Laine était un enfant à problèmes. Comme si Laine était un adolescent qu’il fallait recadrer. Et Jordan, de son côté, doit supporter tout cela. Voir son mari traité comme un cas à part, un joueur à surveiller, un enfant qu’on doit encadrer.
Jordan s’était pourtant investie : cours de français, implication dans la communauté, participation aux événements des conjointes de joueurs. Mais la spirale négative de Patrik a tout assombri.
Aujourd’hui, elle ne cache plus son anxiété. Ce n’est pas seulement la peur du départ, c’est la peur du vide.
Si le Canadien décidait demain de tourner la page, où iraient-ils ? Pas de projet clair. Pas de plan B. Juste l’incertitude.
Tout indique que Montréal et Patrik Laine vont se séparer dans les prochains mois. L’organisation ne peut plus se permettre de traîner un contrat mort et un joueur démotivé.
Les partisans l’ont compris avant tout le monde. Chaque match où Laine ne marque pas, chaque séquence où il ralentit le jeu, renforce cette évidence : le mariage ne fonctionne plus.
Et au cœur de cette histoire, il y a une femme, Jordan, qui regarde tout cela s’écrouler. Qui a aimé cette ville, qui voulait s’y établir, mais qui sent maintenant qu’elle n’y a plus sa place.
Laine, lui, finira probablement la saison à Montréal, par défaut. Mais l’histoire est déjà écrite. Le Canadien ne renouvellera pas son contrat. Et quand le rideau tombera, le couple Laine quittera discrètement la scène.
Jordan le sait. Elle ne le dit pas, mais tout dans ses mots le suggère. La peur du lendemain, l’angoisse de l’inconnu, la résignation.
Et c’est peut-être ce qui rend cette histoire si triste : elle ne se termine pas sur une trahison ou un scandale, mais sur une lente extinction. Un joueur qui ne trouve plus sa place. Une femme qui voit le rêve s’éteindre.