Ce n’est pas qu’un match. C’est une déclaration de guerre.
Et le général, ce soir-là, s’appelait Kaiden Guhle.
Le défenseur du Canadien a répondu de la façon la plus brutale, la plus spectaculaire, la plus douloureuse possible : en abattant Louis Crevier d’un direct sec…
Puis en marquant le but gagnant...
Mais c’est après la sirène, dans une entrevue à peine croyable, que Guhle a tout renversé.
Une entrevue coup-de-poing : « Nous sommes une meute. »
Les mots de Guhle ont résonné partout au Québec. Une entrevue qui donne des frissons dans la dos:
« Je pense que notre équipe, quand ce genre de choses arrive, on se tient ensemble. Nous sommes une meute. C’est ce que font les équipes de championnat. »
C’est sorti comme une évidence. Comme un cri de ralliement. Et dans tous les salons, dans toutes les rédactions, dans tous les vestiaires d’aréna, on a eu des frissons.
La meute est née.
Une droite sur Louis Crevier, un but gagnant… et un cri du cœur
Tout a commencé par une collision. Une charge. De la tension. Puis, sans hésiter, Guhle a jeté les gants contre Louis Crevier, un géant de 6’8. Il l’a envoyé au tapis comme un vétéran.
Quelques minutes plus tôt, c’est Frank Nazar, repêché avec le choix obtenu dans l’échange de Kirby Dach, qui s’est fait humilier par Guhle. Le défenseur du CH a gelé Nazar comme s’il jouait encore au junior.
Et finalement, comme dans un film, Guhle a clos le débat avec un but gagnant venu de nulle part.
Un but d’acharnement, une explosion d’émotion
« Je pensais que c’était Slaf qui avait marqué. J’en avais aucune idée. Je ne sais toujours pas si c’est moi. Mais c’était pas mal excitant. Je me suis senti bien. »
C’est peut-être cette spontanéité, cette modestie brute, qui rend le moment encore plus fort.
Il ne sait même pas qu’il vient d’offrir la victoire à son équipe. Il saute dans les airs, sans filtre. Et pour la première fois depuis longtemps, les partisans ont l’impression que le CH est vivant.
« C’était un match bizarre. Beaucoup de jeux spéciaux. J’ai pas trouvé que j’ai joué un match incroyable… mais c’est deux bons points pour moi. »
Le message résonne jusqu’aux tripes.
On a beau parler d’avantage numérique (le CH en a eu 10), de belles passes de Suzuki ou de l’arrêt de Montembeault à la fin du match, tout ce qu’on retiendra, c’est Guhle.
« Si la rondelle ne fait pas le travail, j’essaie de jouer dur. Faire une mise en échec, me battre, faire une passe. C’est ce que j’ai fait ce soir. »
Et il l’a fait sans calcul, sans chercher à sauver sa réputation, simplement parce que c’est ce que font les leaders. Ce que font les meutes.
Des propos qui allument tout le Québec.
La phrase est partout. Elle devrait être partagée, reprise, imprimée sur des t-shirts, tweetée en lettres capitales.
« Nous sommes une meute. »
Plus qu’un message sportif, c’est une philosophie. Une façon d’être. Et pour un club qui, depuis des années, peine à définir son identité, cette phrase tombe du ciel.
Et elle vient d’un gars que tout le monde croyait trop fragile pour survivre.
Une maturation rapide… et assumée
« Avec l’âge et un peu plus de maturité, c’est plus facile de rester dans le match. Tu dois rester alerte mentalement. »
Ce sont des mots d’adulte. Pas d’un prospect. Pas d’un espoir. D’un pilier.
Kaiden Guhle, qui semblait coincé dans la salle des traitements à chaque mois, vient de s’affirmer comme une voix dans ce vestiaire.
Et ce n’est pas Martin St-Louis, ni Suzuki, ni Caufield, qui a prononcé le mot qui va désormais suivre l’équipe partout. C’est lui.
Une victoire qui lance quelque chose de plus grand?
« Ils n’ont pas arrêté de bloquer les tirs. J’ai pris un tir de la ligne bleue, ça a dévié, et c’est entré. »
Un peu de chance. Beaucoup de volonté.
Le Canadien a retrouvé un sens. Une direction. Un groupe qui se bat non pas pour survivre… mais pour se défendre.
Et cette notion, de meute, d’unité, de solidarité, c’est tout ce que le CH n’avait plus depuis 2021.
Après le match, tous les joueurs ont repris le même refrain, consciemment ou non.
« Il y a eu un peu de jeu physique, mais les gars se tiennent les uns pour les autres », a lancé Nick Suzuki, complice sur les trois buts du match.
« Ce n’était pas un match facile à diriger », a admis Martin St-Louis, visiblement secoué par l’émotion.
Zachary Bolduc, lui aussi, a été incroyable, récoltant un but et une passe. Montembeault, malgré deux buts rapides, a été solide en fin de match.
Mais tous ont compris une chose : c’est Guhle qui a donné le ton.
Ce n’est qu’un match de début de saison. Ce n’est qu’un soir de plus sur un calendrier de 82 parties.
Mais pour les partisans, pour l’état-major, pour toute la province, ce fut un moment pivot.
Kaiden Guhle est passé de porcelaine à guerrier.
Et dans un vestiaire qui cherche encore ses repères, ses voix, ses leaders qui vomnt ramener la Coupe Stanley… il vient de se placer en tête de meute.