Revirement de situation à Montréal: Brayden Schenn choque le marché des transactions

Revirement de situation à Montréal: Brayden Schenn choque le marché des transactions

Par David Garel le 2025-07-13
canadiens

Et si c’était finalement Brayden Schenn?

Alors que tous les regards étaient tournés vers Jordan Kyrou et que la rumeur d’un échange imminent vers Montréal semblait prendre de l’ampleur, voilà que le vent tourne. Discrètement. Silencieusement. Et de manière beaucoup plus logique qu’il n’y paraît.

Les Canadiens de Montréal et les Blues de St. Louis poursuivent bel et bien leurs discussions, mais ce n’est peut-être pas Kyrou qui est au cœur de la transaction. Un autre nom, jamais évoqué jusqu’à présent, gagne en importance : Brayden Schenn.

Oui, le capitaine des Blues. Oui, un vétéran de 33 ans. Oui, un joueur que l’on croyait intransférable… jusqu’à l’expiration de sa clause de non-échange complète, le 1er juillet dernier. Depuis, Schenn a dû soumettre une liste de 15 équipes auxquelles il refuse d’être échangé. Montréal n’en ferait pas partie. Et soudainement, la possibilité devient bien réelle.

Le Canadien cherche désespérément un deuxième centre. Kent Hughes a exploré les dossiers Mason McTavish, Anthony Cirelli, Sidney Crosby, tous des projets complexes, risqués, voire irréalistes. (Jared McCann).

Le marché est étroit, les prix sont élevés, et Hughes ne veut pas sacrifier Michael Hage, David Reinbacher ou son choix de première ronde 2026, en raison de la loterie Gavin McKenna.

Dans ce contexte, Brayden Schenn représente un compromis acceptable. Il n’est pas le centre du futur. Mais il peut être le centre du présent.

Champion de la Coupe Stanley, meneur respecté, capable de jouer à toutes les sauces, Schenn a inscrit 50 points en 82 matchs cette saison, dans un rôle de plus en plus défensif.

Il peut encadrer Ivan Demidov ET Zachary Bolduc sur le 2e trio. Il peut donner à Martin St-Louis un peu de stabilité dans l’axe. Et surtout, il peut libérer Kirby Dach de cette étiquette de bouche-trou qui le hante depuis des mois.

À Saint-Louis, la situation est claire : Schenn n’est plus indispensable.

Doug Armstrong a entamé un virage jeunesse en accumulant les noms prometteurs : Jimmy Snuggerud, Zach Dean, Zachary Bolduc (avant son départ à Montréal), et bientôt Dalibor Dvorsky.

Schenn est de trop. Son contrat, 6,5 M$ pour encore trois saisons, est lourd. Il ralentit la transition. Et l’équipe veut faire de la place à Robert Thomas, leur véritable joueur de concession à la position de centre.

Rappelons que le nom de Schenn circulait déjà en février dernier, selon Darren Dreger. Les Blues avaient informé les équipes du circuit Bettman du prix à payer. Il n’a pas été transigé. Mais sa situation contractuelle a évolué. Et maintenant, c’est le bon moment.

Toronto et Ottawa ont manifesté leur intérêt, d’après Elliotte Friedman. Mais Montréal possède une carte maîtresse : Kirby Dach.

Et si Kirby Dach partait?

Il faut oser le dire. Le projet Dach à Montréal tourne en rond. Sa blessure l’a freiné. Son profil hybride (centre ou ailier) déstabilise l’organisation. Et les plus récentes formations projetées le placent en dehors du top 6, derrière Demidov, Bolduc, voire Newhook.

Un échange Dach contre Schenn, possiblement avec un salaire retenu, pourrait libérer le Canadien d’une incertitude. Et offrir aux Blues un jeune centre encore moldable, qu’ils pourraient relancer dans un cadre différent.

Saint-Louis a tenté d’obtenir Dach dans le dossier Kyrou. Il serait étonnant qu’ils ne soient pas encore intéressés. Et Schenn, lui, pourrait accepter un rôle transitoire à Montréal : devenir le grand frère du vestiaire, le pilier de transition entre deux générations.

Une opération à la Sean Monahan… en mieux.

Le parallèle est évident : comme Sean Monahan, Brayden Schenn est un centre vétéran, capable de remplir un rôle top 6 sans être le joueur d’avenir. Mais contrairement à Monahan, Schenn est plus physique, plus vocal, et encore en santé.

Il est respecté dans toute la LNH, reconnu pour son implication dans la communauté, sa fiabilité et sa capacité à élever son jeu dans les moments critiques.

Son expérience pourrait s’avérer précieuse pour Michael Hage, qui n’est peut-être qu’à un an d’un poste permanent dans la LNH.

Le Canadien gagnerait ici un pont. Un leader. Un joueur de transition crédible.

Le prix à payer?

C’est là que ça devient intéressant.

Doug Armstrong ne veut pas vendre à rabais. Mais il comprend qu’il ne peut exiger un espoir élite ou un premier choix pour Schenn.

En février, on parlait d’un choix de deuxième ronde et d’un jeune joueur au rôle flou. Kent Hughes pourrait bâtir un paquet autour de Josh Anderson, Joshua Roy, ou même Jakub Dobes, en plus d’un choix conditionnel.

Si les Blues retiennent 2 M$ du salaire de Schenn, Montréal pourrait absorber son contrat sans problème. D’autant plus que la situation Carey Price (LTIR) libère artificiellement de la marge.

Cette acquisition pourrait redonner un peu d’air à Kent Hughes après un été à succès (Dobson, Bolduc). Il lui reste de bouger assez vite dans le dossier du deuxième centre.

Il ne faut pas oublier que Hughes a été grandmeent critiqué pour avoir échangé Romanov, puis sacrifié le 13e choix au total (Frank Nazar) pour obtenir. Hughes a besoin d’un coup sûr. Car dans le dossier de Kirby Dach, il a été retiré sur trois prises.

Brayden Schenn ne fera pas rêver la province. Mais il fera le travail. Et parfois, c’est tout ce dont une organisation a besoin. Un stabilisateur. Un leader de tranchée.

Alors que tout le monde parlait de Kyrou, de Cirelli, de Crosby, le vrai plan, plus discret, plus réaliste, plus faisable, pourrait s’appeler Brayden Schenn.

Un plan B qui rassure. Qui stabilise. Qui respecte la courbe de progression de Michael Hage sans hypothéquer l’avenir. Et qui, en prime, permettrait peut-être de tourner la page sur le projet incertain de Kirby Dach.

La transaction n’est pas encore conclue. Mais les étoiles s’alignent. Et si Kent Hughes veut éviter une autre saga à la Dvorak ou à la Hoffman, il pourrait bien frapper là où personne ne regarde.

Brayden Schenn. Le nom est sur la table.

Et cette fois, personne ne rira.