On pensait que c’était fini. Que le dossier Alexis Lafrenière était clos. Mais voilà que les portes se rouvrent. Pas grandes ouvertes, non. Juste entrouvertes.
Mais dans le contexte chaotique des Rangers de New York, c’est suffisant pour que le Canadien de Montréal garde un œil attentif.
Car depuis quelques jours, la machine médiatique s’excite. Les chiffres sont clairs, les rumeurs s’intensifient, et un scénario improbable ressurgit : Lafrenière à Montréal.
Et cette fois, le contexte est différent. Les Rangers s’effondrent sous leur masse salariale, avec seulement 777 000 dollars et des poussières disponibles.
L’éléphant dans la pièce? Le contrat de Gavrikov.
C’est la nouvelle qui a tout changé.
Vladislav Gavrikov a signé un contrat de 7 ans à 7 millions par saison avec les Rangers. Un engagement massif, qui avale d’un seul coup 7 millions sur le cap space new-yorkais.
Résultat? Aucune marge pour une prolongation adéquate à K’Andre Miller, qui est parti en Caroline via transaction car les Hurricanes allaient faire une offre hostile au défenseur et que les Rangers étaient pris au piège.
Ils ont finalement obtenu le jeune défenseur Scott Morrow, un choix conditionnel de première ronde en 2026 et un choix de deuxième tour en 2026.
Et c’est là que les premières discussions internes ont recommencé à circuler autour du nom d’Alexis Lafrenière. Car de plus en plus de gens se demandent si les Rangers, après avoir foiré leur fenêtre pour la Coupe Stanley, ne sont pas tout proches... de reconstruire.
Selon ce qui circule dans les coulisses, les Rangers auraient sondé le Canadien de Montréal plus tôt cet été, proposant un échange impliquant Alexis Lafrenière contre Logan Mailloux.
Les Rangers n'auraient pas seulement demandé Mailloux, mais le défenseur du CH était la pièce central du "deal négocié".
Et si cette rumeur semble à première vue farfelue, elle fait beaucoup de sens quand on regarde la suite des événements.
Quelques jours après ce contact, le Canadien échangeait Mailloux aux Blues de Saint-Louis, dans le cadre d’une transaction qui ramenait Zachary Bolduc à Montréal.
Est-ce que Kent Hughes avait le choix entre Lafrenière et Bolduc, en utilisant Mailloux comme monnaie d’échange?
Tout porte à croire que oui.
Ce qui rajoute du poids à cette transaction avortée Lafrenière vs Mailloux, c'est qu'il y a maintenant une nouvelle rumeur persistante qui commence à circuler dans les cercles rapprochés de la LNH. Alexis Lafrenière intéresserait les Sabres de Buffalo et New York aurait Bown Byram dans le viseur.
Mais les Sabres exigeraient plus que Lafrenière dans la transaction, ce qui aurait refroidi les négociations. Toujours est-il que cela montre que les Rangers veulent un jeune défenseur en retour du Québécois.
Le fait que Kent Hughes air refusé d'envoyer Logan Mailloux à New York prend donc tout son sens.
Et dans ce scénario, le CH a fait son choix. Un choix stratégique. Pas une condamnation de Lafrenière, mais une préférence claire pour Bolduc, un joueur de centre québécois, plus jeune, moins cher, et plus en contrôle contractuellement.
Contrairement à ce que certains ont voulu laisser entendre, Alexis Lafrenière n’est pas un “boulet”. Son contrat (7 ans, 52,15 M$) est exigeant, certes, mais il est encore considéré comme un joueur de valeur dans la LNH.
À 23 ans, l’ancien premier choix au total demeure un ailier qui n'a pas peur de jouer de manière robuste, capable de produire offensivement, avec un bon sens du jeu et une capacité à jouer dans le top 6.
Il a connu une saison plus difficile en 2024-2025 (45 points), mais rien qui justifie de le considérer comme un contrat négatif. Au contraire, plusieurs équipes gardent un œil sur lui.
Mais à Montréal, la réalité du cap et du développement interne complique tout. Avec Slafkovsky, Demidov et Hage qui s'en vient bientôt dans la banque d’attaquants, Lafrenière ne devient pas une priorité.
Il ne faut pas sous-estimer un autre élément crucial : la relation tendue entre Jeff Gorton et Chris Drury.
Gorton, ancien DG des Rangers, a été remplacé par Drury dans une manœuvre interne brutale. Depuis, les échanges entre les deux hommes sont réduits au minimum.
Rappelons que Drury, alors adjoint à Gorton, lui a joué dans le dos en convaincant le propriétaire des Rangers, James Dolan, de congédier son ennemi et de le nommer à sa place.
Selon certains insiders, Gorton n’aurait jamais l’intention d’aider Drury à se sortir du pétrin financier. Bien au contraire.
L’organisation du Canadien observe la situation, attend que les Rangers soient contraints à une vente de feu, et interviendra peut-être seulement lorsque la valeur de Lafrenière sera au plus bas.
C’est une stratégie cruelle, mais brillante. Et surtout, parfaitement dans la ligne de conduite de Jeff Gorton.
En ce moment, les Rangers sont piégés. Ils n’ont pas eu de choix de première ronde en 2025 (échangé aux Penguins dans un autre coup de poker raté), ils n’ont pas d’espace salarial, et leur noyau est trop vieux pour attendre.
Panarin et Zibanejad sont sur la pente descendante. On parle de vétérans sous contrat à long terme, avec des clauses de non-échange difficiles à contourner.
Et la seule façon de créer de l’espace, c’est de sacrifier des jeunes joueurs.
K’Andre Miller est déjà parti.
Lafrenière pourrait suivre.
Pour Kent Hughes, c’est peut-être la meilleure nouvelle de l’été : les Rangers sont dos au mur.
Et cette fois, le CH est en position de force.
Il n’a pas besoin d’Alexis Lafrenière. Mais s’il peut l’obtenir à bas prix, sans sacrifier un élément clé, alors tout peut changer.
Une offre incluant un choix de première ronde protégé (pour protéger Gavin McKenna), ou encore des jeunes espoir de moindre niveau (Owen Beck? Joshua Roy?), pourrait suffire si les Rangers paniquent.
Et dans ce contexte, Montréal pourrait ramener l’enfant prodige du Québec à la maison, dans un rôle secondaire, à sa façon, sans pression.
Non, le Canadien n’a pas rejeté Alexis Lafrenière. Il a simplement préféré Bolduc à court terme. Mais ça ne veut pas dire que la porte est fermée.
Au contraire, elle est entrouverte, et plus que jamais, les Rangers sont vulnérables.
La suite? Tout dépendra du sang-froid de Kent Hughes. Et de la panique à New York.
Mais une chose est sûre au moment où l'on se parle : la saga Lafrenière à Montréal est loin d’être terminée.