Transaction Montréal-New Jersey: Carey Price pour un deuxième centre

Transaction Montréal-New Jersey: Carey Price pour un deuxième centre

Par David Garel le 2025-08-27

C’est une bombe à retardement qui fait tic-tac dans les bureaux des Devils du New Jersey.

Et elle porte un nom : Luke Hughes.

Depuis le mois de juin, Tom Fitzgerald a répété que sa « priorité » était de s’entendre avec le jeune défenseur étoile. Deux mois plus tard, rien n’est signé.

Et chaque jour qui passe rapproche les Devils d’un mur financier. Car Hughes, c’est l’avenir de la brigade défensive au New Jersey : meilleur pointeur chez les défenseurs la saison dernière, meneur au temps de glace avec Brett Pesce, et joueur de 21 ans déjà perçu comme un pilier pour la prochaine décennie.

Or, un tel profil ne se signe pas à rabais. Que Fitzgerald opte pour un contrat pont ou qu’il tente de verrouiller Hughes sur sept ou huit ans comme Owen Power à Buffalo, une réalité demeure : il faut trouver l’argent. Et cet argent, il n’est pas là.

Avec un peu plus de 6 millions de dollars de marge de manœuvre, les Devils n’ont tout simplement pas la latitude pour signer Luke Hughes à long terme sans bouger d’autres pièces importantes. Et c’est là que le nom de Dawson Mercer revient en boucle dans les discussions à Montréal et ailleurs.

À 4 millions par année jusqu’en 2027, Mercer est une aubaine. Mais son dossier est devenu sensible, car son clan estime s’être fait avoir lors de la signature de son dernier contrat.

Son agent visait plus de 6 millions sur un long terme, mais a fini par se coucher devant Fitzgerald. Résultat : Mercer est sous-payé, frustré, et voit son rôle limité derrière Jack Hughes et Nico Hischier.

Ses deux dernières saisons (33 et 36 points en 82 matchs) n’ont pas suffi à le maintenir dans le cercle des intouchables, même s'il a marqué 19 buts:

Dans une ligue où la constance prime, Mercer est perçu comme « bon », mais pas assez dominant pour être indiscutable.

Et pour Fitzgerald, la logique est claire :

Prolonger Luke Hughes est la priorité absolue. Pour ça il doit:

Llibérer de la masse salariale ;

Récupérer un retour satisfaisant pour Mercer.

Le fit parfait avec Montréal

Kent Hughes sait que Mercer est un attaquant complet, jeune, capable de jouer dans le top 6 immédiatement, et encore loin de son plein potentiel. Pour un CH qui cherche désespérément un deuxième centre fiable, Mercer coche toutes les cases.

À Montréal, Mercer ne serait pas un joueur de soutien. Il deviendrait un élément central du top 6. Capable de partager les missions défensives avec Nick Suzuki, de libérer Cole Caufield et Juraj Slafkovský, et d’apporter une polyvalence que le CH n’a pas vue depuis Phillip Danault. Son profil de centre droitier, capable aussi de glisser à l’aile, est rarissime.

Et surtout, il a déjà évolué dans un environnement francophone intense (Drummondville dans le junior). Montréal n’est pas un marché qui lui ferait peur.

Tout ce dossier prend une dimension explosive quand on regarde la date du 1er septembre 2025. Ce jour-là, Carey Price recevra son dernier boni de 5,5 millions de dollars.

Dès lors, son contrat deviendra « échangeable » : il ne restera que 2 millions réels à verser, dont 60 % couverts par les assurances.

Concrètement, une équipe comme San Jose, Chicago ou Pittsburgh pourra absorber son cap hit de 10,5 millions pour un coût net d’environ 800 000 $. Et Montréal, enfin, sera libéré.

Aujourd’hui, le CH est à 5,93 millions au-dessus plafond (arrondissons à  6 M$). En échangeant Price, il libère 10,5 M$.

Résultat : 4,5 millions de marge nette.

Et 4,5 M$, c’est quoi ?

C’est exactement, ou presque, le salaire de Dawson Mercer (4 M$).

C’est là que tout le monde a sursauté : le calcul est trop parfait. Price sort, Mercer entre. Le CH passe de ligoté à flexible, et comble immédiatement son trou au centre avec un jeune de 23 ans.

Pendant des mois, les rumeurs ont tourné autour de Jared McCann à Seattle. Centre gaucher de 29 ans, productif (trois saisons de 60 points, dont une de 40 buts), à 5 M$ par année. Mais Seattle exige un choix de première ronde, et la concurrence des Capitals sur le marché des transactions fait monter le prix.

Or, Dawson Mercer est une alternative plus jeune, plus polyvalente, moins coûteuse… et surtout, parfaitement alignée sur la nouvelle flexibilité salariale du Canadien après l’échange de Price.

Le débat est donc simple :

McCann, c’est l’expérience, mais pour deux ans seulement.

Mercer, c’est l’avenir, avec encore plusieurs années de contrôle.

Si Hughes veut bâtir à long terme, Mercer est le coup logique.

Le timing est implacable. Les Devils doivent signer Luke Hughes. Fitzgerald a annoncé publiquement que l’effectif allait changer. Mercer est le candidat parfait à sacrifier. Et Montréal aura, le 1er septembre, juste assez d’espace pour absorber son contrat.

Hughes n’a plus d’excuses. S’il laisse filer Mercer et que ce dernier retrouve sa production d’antan ailleurs, il devra expliquer pourquoi il a refusé une opportunité unique, parfaitement alignée avec la libération du contrat Price.

Ce n’est pas seulement une question d’effectif, c’est une question de stratégie. Montréal veut-il encore attendre trois ans sur des espoirs, ou saisir enfin une occasion concrète d’améliorer son alignement immédiatement ?

Le 1er septembre 2025 pourrait devenir une date historique pour le Canadien. Carey Price dehors, Dawson Mercer dedans.

Le premier symbole d’une ère qui se termine, le second, celui d’une reconstruction qui accélère.

Un contrat qui a longtemps paralysé l’organisation, remplacé par un joueur en plein dans son apogée.

On dit souvent que la LNH est une ligue d’occasions. Mercer est précisément ce genre d’occasion qui ne revient pas deux fois. Kent Hughes le sait. Tom Fitzgerald attend le bon appel. Et Montréal a enfin la marge pour agir.

La balle est dans le camp du CH.

La montre tourne.

Et ce coup-là, il n’y aura pas de deuxième chance.