Il faut dire les choses comme elles sont : Kirby Dach n’a plus la cote à Montréal.
Même si Kent Hughes ne l’avouera jamais publiquement, tout le monde dans le milieu sait qu’il a déjà été discuté sur le marché.
Et la rumeur persiste : son nom circule à Utah dans un scénario signé Cole Shelton, journaliste respecté qui a déjà écrit pour USA Today.
Quand un gars comme Shelton prend la peine d’imaginer un échange impliquant Dach et Nick Schmaltz, ce n’est pas une fantaisie.
C’est parce que ça parle dans les coulisses, parce que les équipes se testent, parce que le nom de Dach revient trop souvent dans les discussions pour que ce soit un hasard.
Et le scénario a de quoi séduire. Nick Schmaltz, 29 ans, sort d’une saison de 63 points, il est rapide, fiable défensivement, capable de jouer dans toutes les situations.
Il est en fin de contrat, donc son cap hit de 5,85 millions devient une aubaine pour une équipe comme Montréal, qui cherche un deuxième centre immédiatement.
Le CH ne veut plus bricoler. Il ne veut plus attendre que Dach guérisse, que Dach retrouve ses repères, que Dach se métamorphose en joueur qu’il n’a jamais été. Le CH veut du concret. Et Schmaltz, c’est du concret.
Mais l’idée de Shelton est encore plus révélatrice : elle inclut un choix de deuxième ronde qui filerait en Utah, avec Dach, en échange de Schmaltz et d’un cinquième choix. C’est ça qui frappe.
On ne parle plus de Dach comme un atout majeur, mais comme une pièce qui doit être bonifiée pour conclure un deal. Ça, c’est le signe que sa valeur a chuté. Et ça, Dach le sait.
Chaque fois qu’il ouvre son téléphone, il doit voir son nom traîner dans ces rumeurs. Imaginez le sentiment : on vous disait pièce du futur il y a deux ans, et aujourd’hui, on parle de vous comme d’un joueur qui doit être attaché à un choix pour débloquer une transaction.
Et Utah n’est pas la seule piste. À Seattle, le nom de Jared McCann revient avec insistance. Le Canadien s’intéresse au polyvalent attaquant du Kraken, un marqueur de 40 buts en 2022-23, encore sous contrat deux ans à 5 millions par saison.
Là encore, le profil est parfait : un centre/ailier productif, fiable, dans son prime. Mais Seattle ne le donnera pas à rabais. Et dans les discussions, un nom revient comme monnaie d’échange logique : encore une fois, Kirby Dach.
Le pauvre devient cette pièce « échangeable » qui pourrait faire la différence. Et le CH devra ajouter beaucoup dans la balanche pour convaincre le Kraken.
Voilà où on en est : Dach est cité à la fois en Utah et en Seattle, dans deux scénarios où le Canadien mettrait la main sur un vrai deuxième centre.
Peu importe lequel aboutira, l’impression est claire : le CH prépare sa vie sans lui. Et ça, c’est le pire des signaux pour un joueur qui entre dans la dernière année de son contrat.
C’est ça, le drame. Dach devait être la trouvaille de Kent Hughes. L’échange avec Chicago, présenté comme un coup de maître.
L’ancien 3e choix au total, relancé à Montréal, protégé derrière Nick Suzuki, appelé à devenir ce fameux deuxième centre que le CH cherche depuis dix ans.
Mais les blessures ont tout détruit. Ses "chokes" mental à répétition, les réhabilitations sans fin, les absences prolongées, les rumeurs de rechute… ceka a brisé la patience de l’organisation.
Et aujourd’hui, alors que Montréal veut absolument ajouter un centre top 6, Dach se retrouve ironiquement dans la discussion non pas comme solution, mais comme problème.
C’est ça, la réalité brutale. S’il avait répondu aux attentes, jamais le nom de Schmaltz ou McCann ne serait sur toutes les lèvres.
Jamais Kent Hughes ne se tournerait vers des solutions externes. Mais là, il n’a pas le choix. Parce que Dach n’a pas donné les réponses. Parce que Dach n’a pas rassuré. Parce que Dach, en entrant dans la dernière année de son contrat, traîne plus de points d’interrogation que de certitudes.
Et le vestiaire le sait. Martin St-Louis le sait. Les partisans le savent. On ne parle plus de lui comme d’un projet excitant, mais comme d’une énigme. Et dans une ville comme Montréal, une énigme, ça ne dure jamais longtemps.
Alors, que reste-t-il? Une certitude : peu importe qu’il reste ou qu’il parte, Kirby Dach n’est pas sorti du bois.
S’il reste, il pourrait être éclipsé par un vétéran comme Schmaltz ou McCann (ou Ryan O'Reilly), si le CH trouve une façon d'obtenir son 2e centre sans sacrifier Kirby la porcelaine.
Si Zachary Bolduc le tasse et devient le 2e centre du CH, Dach sera utilisé à l’aile ou sur une troisième ligne.
S’il part, ce sera pour donner au CH le centre qu’il n’a jamais réussi à devenir.
Dans tous les cas, l’histoire a un goût amer. Parce qu’à 24 ans, Dach devrait être en train de s’imposer comme pierre angulaire du futur. Et au lieu de ça, il devient le joueur dont on chuchote le départ dans les coulisses.
Et le pire? Ce n’est pas une rumeur folle. C’est Cole Shelton, un journaliste crédible, qui met son nom sur la table.
Quand ça arrive, c’est que la machine est en marche.
Et au cœur de tout ça, il y a un être humain. Kirby Dach n’est pas qu’un nom sur une liste de transactions, qu’un pion sur le "marché de Kent Hughes".
C’est un jeune homme de 24 ans qui a tout donné à son retour à Montréal, qui a accepté les sacrifices, les attentes, les regards lourds de sens.
Et qui, malgré tout, se retrouve aujourd’hui isolé, coincé dans un entre-deux infernal : pas assez en santé pour rassurer, pas assez convaincant pour inspirer la confiance.
Mentalement, ça doit être un enfer. Chaque rumeur, chaque montage d’échange sur les réseaux sociaux est un coup de marteau de plus sur sa confiance.
Chaque fois qu’on parle de Ryan O’Reilly, de Nick Schmaltz ou de Jared McCann, il comprend que ce n’est pas lui, le plan A. Il voit que le vestiaire avance sans lui. Que le public l’a oublié. Qu’il est devenu une variable, un risque, une source d’inquiétude.
Et ça, c’est peut-être le pire. Ce n’est pas une blessure qui le ralentit. C’est l’éffondrement sourd de la foi collective. La sensation que, même en patinant à Brossard, il ne patine plus dans les plans du CH.
Il est là, physiquement. Mais mentalement? Kirby Dach est peut-être déjà ailleurs.