C'est une bombe qui explose en plein cœur de l'entre-saison.
Mason McTavish, l'un des meilleurs jeunes centres de la LNH, serait dans un état dépressif avancé, épuisé mentalement par l'impasse à Anaheim.
L'information, glaçante, a été révélée mardi par Frank Seravalli lors du balado « B/R Open Ice » :
« Si je regarde son langage corporel, et pas seulement l'aspect mental, je le qualifie d'atout en état dépressif. C'est un joueur solide, mais abattu par les défaites accumulées. »
«D’après moi, il va se faire échanger plus tôt que tard. C'est rendu tellement difficile pour lui à Anaheim mentalement. Ce fut la même chose avec Trevor Zegras qui a été échangé aux Flyers le 23 juin. Il a besoin d'un changement de décor et d'une nouvelle aventure. Tellement d'équipes sont intéressées. »
McTavish, 22 ans, est pourtant tout sauf un joueur ordinaire. Repêché 3e au total en 2021, il a déjà amassé 52 points dont 22 buts la saison dernière dans un club sans repères.
Mais voilà : jamais il n'a disputé un seul match de séries éliminatoires. Depuis ses premiers coups de patin chez les Ducks, c'est la désillusion perpétuelle. Là-bas, le chaos règne. Les jeunes talents s'accumulent sans structure, sans plan clair. Et McTavish, étouffé par la congestion au centre, déprime.
Devant Mason McTavish, la congestion est étouffante. Leo Carlsson est le futur premier centre incontesté de l’organisation, Ryan Strome est un vétéran surpayé encore sous contrat pour deux saisons, Mikael Granlund vient de signer pour trois ans à 7 millions par année sur le marché des joueurs autonomes, et même Ryan Poehling, joueur défensif fiable mais limité offensivement, demeure choyé par la direction pour ses responsabilités en désavantage numérique.
Résultat : McTavish, un ancien 3e choix au total, se retrouve compressé au cœur d’un embouteillage absurde et les Ducks veulent le faire jouer à l'aile.
Ce n’est pas fini : les Ducks viennent de repêcher Beckett Sennecke (3e au total en 2024) et Roger McQueen (10e au total en 2025), deux ailiers ultra-talentueux qui aspirent à s’imposer rapidement dans le top 6.
Ces deux jeunes, malgré leur position à l’aile, vont nécessairement gruger du temps de jeu dans les unités offensives, reléguant McTavish encore plus bas dans l’échelle des priorités.
Ajoutez à cela Cutter Gauthier, Troy Terry (lié à long terme), Frank Vatrano, Alex Killorn et Chris Kreider et vous obtenez un véritable casse-tête offensif.
La hiérarchie est sans pitié, le bassin d’espoirs déborde, et McTavish, au lieu d’être traité comme une pierre angulaire de l’avenir, est confiné à un rôle secondaire.
Pour un joueur de son âge, de son gabarit, et surtout de son talent, c’est une gifle. Et une situation intenable. Voilà pourquoi il est tombé dans une sévère dépression.
Pendant ce temps, McTavish voit ses responsabilités diminuer. Il n’est ni sur la première ligne, ni sur la première vague du jeu de puissance.
Et malgré une production stable, la direction ne montre aucun signe d’engagement clair envers lui. Il est joueur autonome avec compensation, sans contrat, et commence à perdre patience.
Et c’est là que le Canadien de Montréal entre en jeu. Ou plutôt, n'entre PAS en jeu. Parce que selon Frank Seravalli, le Tricolore ne fait même pas partie des équipes encore dans la course. Pourquoi ? Parce que Kent Hughes et Jeff Gorton refusent de sacrifier leur choix de premier tour 2026.
Un choix 2026. Peut-être top 10. Peut-être même plus. Car les noms de Gavin McKenna et Keaton Verhoeff circulent déjà comme des phénomènes générationnels.
Verhoeff, un défenseur droitier de 6’4», 212 livres, est même décrit par des recruteurs comme étant « supérieur à McKenna ». Le CH ne veut rien savoir de toucher à cette loterie. Et c’est compréhensible. Mais à quel prix ?
Car Mason McTavish, c’est un centre de 22 ans, au gabarit NHL, à la vision exceptionnelle, au caractère de guerrier. Un joueur de séries.
Le joueur parfait pour grandir aux côtés de Nick Suzuki, Cole Caufield et Juraj Slafkovský. Un fit naturel avec Martin St-Louis, un coach qui comprend les joueurs blessés mentalement, un encadrement médiatique et humain plus sain qu’à Anaheim, un marché de passion et de feu.
C’est la chance d’une vie. Et le CH recule. Parce qu’on ne veut pas inclure David Reinbacher, ni Michael Hage. On comprend absolument, mais le choix de première ronde 2026 ne devrait pas être intouchable. Parce qu’on pense qu’on peut y arriver autrement. Peut-être.
Mais la réalité, c’est que dans cette ligue, les occasions comme celle-là ne se présentent pas deux fois. Un centre de 22 ans, qui pourrait être le pendant gauche de Suzuki, ça ne court pas les rues.
Pendant ce temps, d’autres équipes se préparent. Detroit, Toronto, Vancouver, les Rangers, les Devils, les Flames, les Kings, les Capitals, les Blues… tout le monde est dans le coup.
Sauf Montréal. Pourtant, les Ducks ont 28 M$ de marge. Ils peuvent égaler n’importe quelle offre hostile. Le seul moyen de le sortir de là, c’est une transaction bien ficelée. Et le Canadien avait les pièces.
Mais voilà : Hughes veut garder son choix. Gorton veut garder Reinbacher. On veut gérer à long terme. Et dans un sens, il a raison. Mais dans un autre, c’est un acte de manque de courage que de ne pas vouloir sacrifier ce satané choix de 1ère ronde 2026.
Car combien d’autres jeunes centres de cette qualité vont devenir disponibles dans les prochaines années ? La réponse : aucun.
Et c’est là que ça fait mal. Car au fond, McTavish est peut-être exactement ce que le CH recherche depuis des années. Un gars qui peut jouer dur, marquer 25 buts minimum, affronter les meilleurs trios adverses, et être un leader dans le vestiaire. Un gars qui a été capitaine à chaque étape de sa carrière. Un gars qui a les épaules larges.
Mais aussi un gars qui, aujourd’hui, est à bout. Brisé. En dépression. Et qui aurait besoin d’un environnement comme Montréal pour se rebâtir. Parce que si quelqu’un peut rallumer la flamme chez McTavish, c’est Martin St-Louis. Si une ville peut donner un sens à sa carrière, c’est Montréal.
Mais on a préféré attendre. Gérer. Miser sur l’avenir. Encore.
Ce n’est pas une faute professionnelle. Mais c’est peut-être une occasion ratée. Une de plus.
Et si, dans cinq ans, McTavish devient un monstre ailleurs, on repensera à l’été 2025. Quand le CH, pour garder un choix, a tourné le dos à l’occasion d’ajouter un vrai deuxième centre. En pleine ascension. En pleine détresse.
Et on se demandera, une fois de plus : « Qu’est-ce qu’on attendait ? »
Il n'est jamais trop tard pour changer d'idée... et envoyer ce fameux premier choix à Anaheim...